« Tous les muscles de nos corps s’en souviendront, raconte Jamel, lors de l’avant-première de son film d’animation, Pourquoi j’ai pas mangé mon père, à Toulouse. On passait les trois quarts du temps accroupis en combinaison moulante ! (rires) » Normal, la capture de mouvement — la motion capture, pour les plus branchés — demande un exercice particulier aux comédiens. Les acteurs portent des combinaisons munies de capteurs qui reproduisent tous les mouvements de leurs corps sur un ordinateur. Jamel, le réalisateur du film, est aussi le personnage principal de cette histoire pas banale (1) qui se déroule à la préhistoire. Il incarne Édouard, le fils aîné du roi des Simiens rejeté par son père, Siméon, parce qu’il est trop malingre et trop faible.

Il invente le feu, mais pas que…

Mais heureusement, dans la vie, on peut compter sur les amis ! Édouard, qui vit à l’écart de la tribu, va devenir un sacré inventeur grâce à l’aide de son meilleur ami. Le feu, l’habitat, l’amour, et même l’espoir : toutes ces inventions, c’est lui ! Signe des temps : il se mettra à marcher debout… pour fuir les ancêtres des rhinocéros, des loups et d’autres individus nuisibles, mais c’est quand même une prouesse pour l’époque ! C’est en fait le petit Édouard qui va guider son peuple et le faire passer du stade de singe à celui d’homme avec un grand « H », cette humanité chez qui on ne mange pas son père…

film jamel INTERNE

Jamel Debbouze a donné sa voix et ses mouvements au jeune Edouard, le héros du film (© Pathé Distribution)

Un souffle d’optimisme

« Ce que je voulais raconter à travers Édouard, c’est que, quoi qu’il en soit, nous devons faire l’effort d’être civilisés, explique Jamel. Le respect, la politesse, la compréhension sont comme des muscles qui se travaillent. » Car, en plus de te faire rire, le film te plaira parce qu’il évoque des problèmes de société comme le racisme et des thèmes comme le sens de l’amitié et du partage, le tout avec un souffle d’optimisme qui emporte tout sur son passage. L’humour de Jamel, la technologie maîtrisée et la performance des acteurs transformés en singes pendant 8 mois devraient séduire petits et grands. En un mot, tu sortiras de la salle de cinéma avec la banane !

Pascal Alquier

 (1)  Le film est l’adaptation (libre) par Jamel du livre de Roy Lewis, Pourquoi j’ai mangé mon père (Pocket, 2012, 4,90 €).
Sortie le 8 avril.
Pour voir la bande-annonce du film, c’est ici !