1jour1actu : Pourquoi avez-vous eu envie de parler des préados dans Le Nouveau ?

Rudi Rosenberg : Vers 14 ans, j’adorais les comédies comme La Boum, je m’y reconnaissais. Elles me parlaient de mon quotidien, des joies que je ressentais ou des déceptions (amoureuses, amicales…), qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire. Il ne faut pas oublier qu’un adulte a lui aussi été un préado, il peut donc s’identifier aux personnages de ce genre de films. Mon enfance ne me semble pas si lointaine, elle vit encore en moi, j’avais envie de raconter les bêtises que je faisais à cet âge-là…

1jour1actu : Quel genre de bêtises ?

Rudi Rosenberg : À l’époque, mon meilleur copain, c’était Max Boublil, le comique qui joue l’oncle dans le film. Il habitait au-dessus d’un salon de coiffure et on s’amusait à jeter de l’eau sur la tête des clientes qui en sortaient. Ce n’est pas très malin, je sais, mais ce n’est pas bien méchant non plus. On faisait pas mal de blagues téléphoniques, aussi. Comme Benoît et ses copains dans le film. À noter que, durant le tournage, j’ai demandé aux acteurs d’appeler de vrais inconnus durant cette scène. Pour faire plus vrai. Quelle rigolade !

1jour1actu : Benoît, le héros, c’est vous, plus jeune ?

Rudi Rosenberg : Mes parents, très mal organisés, oubliaient systématiquement de m’inscrire à l’école. Si bien que, chaque année, je devais changer de collège. Étant timide, je devenais, comme Benoît, et sans vraiment m’en rendre compte, copains avec les boloss.

1jour1actu : Ils sont très drôles, les boloss du film

Rudi Rosenberg : Joshua est immature, à côté de la plaque, c’est un boulet. Constantin a genre 40 ans dans sa tête, il parle avec des mots compliqués, mais les utilise mal. Aglaée, de par son handicap physique, est plus mature et plus responsable que ses copains. Ce sont des boloss, certes, mais en creusant un peu, on les trouve très attachants. Bien plus, finalement, que les élèves soi-disant les plus cool de la classe, qui peuvent se montrer cruels.

1jour1actu : Le film invite les préados à s’assumer tels qu’ils sont, non ?

Rudi Rosenberg : Je voulais en effet leur dire qu’ils doivent se libérer du regard des autres, ne pas tenir compte de ce que l’on pense d’eux. Ce n’est pas facile, je sais, mais on se sent tellement mieux dans sa peau, quand on y arrive. Le film raconte aussi qu’il est important de bien accueillir les nouveaux, de les aider, de leur tendre les bras. Je remercie sincèrement ceux qui l’ont fait pour moi.

 
L’avis d’1jour1actu

C’est la rentrée et Benoît débarque dans un nouveau collège, à Paris. Mais à son grand regret, seuls les exclus de sa classe s’intéressent à lui… À partir de quand peut-on se considérer amis ? Doit-on rester solidaire avec ses copains en toutes circonstances ? Cette comédie pose de nombreuses questions sur notre relation aux autres. Elle est d’autant plus touchante qu’elle prend la défense des plus marginaux, et se moque des bogoss, ou autres chefs de bande prétentieux. Un film pour les plus âgés d’entre vous, un vrai coup de cœur, super drôle, et dans lequel chacun se reconnaîtra.

Laurent Djian

Voici d’autres images du film :

Et découvre la bande-annonce du film :