Un monticule de chaussures de 3 mètres de haut trône au milieu de la place Bellecour, à Lyon, dans le Sud-Est de la France. C’est là que Julie, une des organisatrices de l’événement, accueille les élèves : « La Pyramide de chaussures symbolise toutes les jambes arrachées à cause des bombes. » Puis elle invite chacun des enfants à lancer une chaussure sur le tas. Pour Rosalie, 10 ans, c’est « une manière de rendre hommage aux enfants qui sont loin, comme en Syrie. » Dans ce pays en guerre depuis 6 ans, Handicap International prend en charge des milliers de personnes, leur fournissant en priorité le minimum vital : de quoi manger, boire, faire ses besoins, se laver et dormir.

« Dans certains camps, il peut y avoir 10 000 personnes ! »

Deux grandes tentes grises ont d’ailleurs été installées sur la place. « Dans chaque tente, on peut loger une famille entière, explique un membre de l’association. Et il faut imaginer que, dans certains camps de réfugiés, il peut y avoir 10 000 personnes ! » À côté, un petit bâtiment en bois a été construit : ce sont des toilettes. « Nous pouvons les monter en moins de 3 heures. » L’association fournit aussi de l’eau aux réfugiés : environ 20 litres par jour et par personne suffisent. En France, nous en consommons 10 fois plus ! Camille, qui prend des notes sur un petit carnet, réalise qu’elle « utilise beaucoup trop d’eau. »

Handicap International

Des tentes comme celle-ci permettent de loger une famille entière dans les camps de réfugiés. © Anne-Laure Thomas


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
De l’autre côté de la place, un stand de « réadaptation d’urgence » a été reconstitué. Un lit et des matelas y sont installés. « C’est là que les blessés sont soignés », explique Pauline, une kinésithérapeute de l’association. Pour faire comprendre son métier, elle montre aux enfants un petit film sur Sofia, une enfant syrienne amputée de la jambe. Sur la vidéo, on la voit s’entraîner à marcher avec des béquilles. « Notre objectif, c’est que Sofia puisse à nouveau se déplacer seule. L’association lui a aussi donné un fauteuil roulant. » Handicap International peut également fournir des prothèses.

Plus impressionnant en vrai qu’à la télé

Enfin, les élèves découvrent à quoi ressemble une ville détruite. Derrière un grillage, ils peuvent observer les décombres d’un bâtiment écroulé. Tasmine reconnaît que « c’est beaucoup plus impressionnant de le voir en vrai qu’à la télé. » Dans les gravats se trouvent des restes d’obus. « Même après les bombardements, le danger est présent, surtout pour les enfants, explique un démineur de l’association. Car ils jouent parfois avec des explosifs issus de la guerre, sans savoir que les bombes peuvent exploser à tout moment. »
Avant de repartir, les enfants posent leurs dernières questions à Emmanuel, qui travaille dans l’association depuis 22 ans. Quand Ethan lui demande s’il a de la peine quand il est en mission, il répond : « Bien sûr, on ne peut pas rester insensible. Mais quand on voit des enfants recommencer à jouer, ça nous donne de la joie. » En quittant la place Bellecour, Rosalie, elle, est sûre d’une chose : « Moi aussi, j’aimerais bien travailler dans l’humanitaire plus tard ! »

Anne-Laure Thomas

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