« Le “Quoi de neuf ?” est ouvert. Je serai le président. On partage quelque chose avec la classe. On ne se moque pas, on écoute celui qui parle. » La classe vient de commencer. Devant le tableau, ce n’est pas la maîtresse qui parle mais Paul, 9 ans. La maîtresse, Agnès Ciarapica, est assise au milieu des autres élèves, face à lui. C’est l’heure du « Quoi de neuf ? ». Chaque jour, les élèves inscrits peuvent raconter une sortie familiale, présenter un livre, un objet, faire un exposé…


Après le « Quoi de neuf ? », place aux maths. Mais aujourd’hui pas question de réciter une table de multiplication ou de recopier une leçon sur les divisions. Il y a quelques jours, les élèves sont partis faire une balade mathématique dans le village. Équipés de lunettes mathématiques imaginaires, les élèves ont relevé tout ce qui leur faisait penser à des maths. Aujourd’hui, ils étudient l’une de leurs trouvailles : une plaque d’immatriculation. Et voilà l’occasion de différencier un carré d’un rectangle, de faire des multiplications, des soustractions, des opérations à trous… Dans une classe Freinet, toute expérience est bonne pour apprendre. Et tout le monde met la main à la pâte ! Car ici, la participation et la coopération sont essentielles. Plus tard dans la matinée, chaque élève est chargé de reprendre son plan de travail, un programme d’exercices pour 15 jours. Les exercices et les objectifs changent en fonction de la progression de chacun. Quand les enfants ont terminé leur travail et qu’ils ont atteint un certain niveau dans une matière, ils peuvent aider leurs camarades. Casey, arrivée à la rentrée dans l’école, apprécie cette nouvelle organisation : « J’aime bien aider les autres à apprendre. On ne faisait pas ça dans mon ancienne école. » Et la coopération est bénéfique pour tout le monde, celui qui est aidé… mais aussi celui qui aide ! « L’enfant qui explique à l’autre devient expert », insiste Agnès Ciarapica.
 

Sandra Laboucarie