C’est une drôle d’école, où les occupants ont parfois… 80 ans ! Situé à Trébédan, dans les Côtes-d’Armor, « Le Blé en herbe » est un établissement scolaire unique en France : il est ouvert à toute la population de ce petit village breton. Bébés, membres d’associations, personnes âgées… Les 59 enfants de cette école publique en voient défiler, des habitants ! C’est normal, les bâtiments qui viennent juste d’être rénovés ont été conçus pour pouvoir accueillir le plus de monde possible. On t’explique comment et pourquoi.

Des bébés pendant la récré

Le blé en herbe Montgolfiere

Cette structure en bois s’appelle « La Montgolfière ». On y trouve les jeux de la cour de récré. ©Ludivine Loncle


Au « Blé en herbe », les trois classes et le dortoir sont réservés uniquement aux institutrices et à leurs élèves. En revanche, tout le reste de l’école est ouvert aux habitants du village : la médiathèque où les adultes peuvent venir emprunter des livres et des CD, mais aussi la cantine appelée « salle de partage », parce qu’elle sert de lieu de rencontre aux associations de la commune. Parfois, même, il y a des tout-petits… Lou-Ann, 8 ans, s’en souvient encore : « Il n’y a très pas longtemps, des nounous s’étaient réunies à la cantine. Elles étaient avec des bébés, et nous, pendant la récré, on était tous à la fenêtre pour pouvoir les voir. On était trop contents ! »

Créer une bonne entente

Ce qui réjouit le plus Mathilde, 8 ans, ce sont les activités qu’elle pratique avec les anciens de Trébédan : « On a dansé avec les mamies et les papis, main dans la main, au spectacle de l’école. J’ai adoré, et tout le monde était ému ! Ce sont des gens qui m’apprennent toujours plein de choses. » Au « Blé en herbe », les relations entre les différentes générations sont en effet très importantes. Cela permet de créer du lien social, dans ce petit village qui n’a plus aucun commerce, et de renforcer la solidarité et la bonne entente entre tous les habitants. C’est essentiel pour bien vivre en société.

Les anciens se sentent utiles

Et tout le monde s’y retrouve. Les enfants, bien sûr, qui raffolent des ateliers avec les personnes âgées, et les anciens qui se sentent utiles. « Avec les petits, des relations très fortes se sont créées. On s’apporte mutuellement et, nous, on se dit qu’on existe », raconte Évelyne Petit, bénévole à la médiathèque. Son mari Michel, président de l’association des anciens, est aussi très heureux de retrouver le chemin de l’école, car, dit-il, « ça me rajeunit de venir ici ! »

Ludivine Loncle