Le 1er septembre, Ahmad a ressorti son cartable pour faire sa rentrée dans une école à Paris. Cette année, il entre en CM1. Pourtant, il y a presque un an, cet élève syrien de 9 ans ne parlait pas français. « Au début, quand je suis arrivé à l’école, je ne comprenais rien », raconte Ahmad, qui a fait d’énormes progrès en français en quelques mois. Il est arrivé à Paris en novembre 2015 avec son père après avoir fui la guerre dans son pays, la Syrie.

Des classes adaptées

Ahmad suit des cours dans une classe pour élèves allophones (qui ne parlent pas le français). Comme lui, ses nouveaux copains vivaient à l’étranger auparavant : Tunisie, Mali, Colombie… Ces classes existent un peu partout dans le pays, à l’école primaire, mais aussi au collège et au lycée. L’an dernier, il y avait au total 52 500 enfants allophones en France, parmi lesquels de nombreux réfugiés.

D’abord les tests

À leur arrivée, ces élèves passent d’abord des tests pour déterminer leur niveau (CP, CE1, etc.). Ils suivent ensuite des cours en petit groupe pour apprendre le français et se mettre à niveau dans toutes les matières. « On commence par se présenter, explique Ilibéris Jurado, l’une des enseignantes d’Ahmad. On apprend à dire bonjour, à utiliser du vocabulaire utile comme « cartable », « cantine »… Puis, on se met à l’alphabet et à l’écriture. »

Les premiers mots écrits par Ahmad sur son cahier. Il a colorié tous les moyens de transport qu’il a pris pour fuir la Syrie en guerre : l’avion, le bus ou encore un petit bateau en mauvais état pour traverser la Méditerranée. © Estelle Faure

Les premiers mots écrits par Ahmad sur son cahier. Il a colorié tous les moyens de transport qu’il a pris pour fuir la Syrie en guerre : l’avion, le bus ou encore un petit bateau en mauvais état pour traverser la Méditerranée. © Estelle Faure

 
 
 
 
 
 
 
 
 

En douceur

Dès leur première semaine à l’école, les élèves suivent aussi quelques cours dans une classe avec des enfants parlant le français. Avec eux, ils font sport, musique… « Mais il faut y aller en douceur », précise la maîtresse d’Ahmad.
Parfois, certains élèves sont tristes car ce n’est pas facile d’apprendre une nouvelle langue, de se refaire des amis et de vivre loin de son pays. « Au début, les enfants sont un peu perdus. Mais avec le sport, par exemple, ils se font des copains car ils peuvent agir, même s’ils ne parlent pas encore bien français », explique Ludovic, professeur de sport à l’école.
Au bout de quelques mois ou plus, selon leurs progrès, les élèves n’ont plus besoin de cours particuliers. Ils rejoignent alors une classe pour suivre tous les cours avec leurs nouveaux camarades.

Estelle Faure