Le sais-tu ? Avant d’arriver dans ton assiette, la viande, qu’elle soit de bœuf, de porc ou de cheval, est systématiquement contrôlée. Des services vétérinaires vérifient que les animaux qui fournissent cette viande sont en parfaite santé, avant d’être abattus. Pourtant, ces services viennent de trouver des morceaux de viande de cheval qui n’ont pas suivi ces règles. 1jour1actu a interrogé Marianne Dutoit, éleveuse et présidente de la Fédération nationale du cheval, pour comprendre ce qui s’est passé.

1jour1actu : D’où vient cette viande suspecte ?

Marianne Dutoit : Elle vient de chevaux qui ont été utilisés par des laboratoires pour tester des médicaments. D’habitude, la viande qui est vendue dans les boucheries vient d’animaux en parfaite santé, qui sont élevés dans un but de consommation. Les chevaux qui ont servi à faire des recherches (comme ceux de cette affaire) ou qui ont été malades ne doivent pas être abattus pour être mangés parce qu’ils présentent des risques pour les consommateurs. Mais des marchands illégaux ont quand même récupéré certains de ces animaux, impropres à la consommation. Et ils ont falsifié, c’est-à-dire truqué, leur origine pour pouvoir les vendre à des boucheries. C’est donc un trafic complètement interdit !

Est-ce que cette viande est dangereuse ?

Marianne Dutoit : L’enquête est en cours mais, pour l’instant, personne n’a montré qu’elle était dangereuse pour l’homme. Ce qui est grave, c’est que ces animaux n’auraient pas dû être abattus et que cela risque de semer le doute sur la viande de cheval en général.

Moins d’1 Français sur 5 mange de la viande de cheval. Peut-on continuer à le faire en toute sécurité ?

Marianne Dutoit : Oui ! La viande de cheval, comme toutes les autres, est extrêmement contrôlée en France. Depuis 2008, tous les chevaux ont dans l’encolure une puce électronique qui contient des informations sur leur origine : date de naissance, sexe, lieu… Grâce à elle et à un carnet de santé, les vétérinaires savent tout de l’animal avant qu’il ne soit transformé en viande. En plus, les chevaux sont systématiquement inspectés avant et après l’abattage. Il ne faut donc pas s’affoler à cause de ce trafic malhonnête qui, je l’espère, devrait rester une mauvaise affaire très limitée.
 
Cette affaire fait beaucoup de bruit parce qu’elle nous rappelle une affaire plus ancienne, dont tu te souviens peut-être : l’hiver dernier, de la viande de cheval a été retrouvée dans des lasagnes qui auraient dû être préparées avec du bœuf. Mais, dans les deux cas, il s’agit de trafics limités sur lesquels des vétérinaires enquêtent pour intervenir et enlever cette viande des boucheries. Globalement, la France reste l’un des pays au monde qui surveillent le mieux sa viande.