Enzo © D.R.

Enzo © D.R.

Enzo, 10 ans, élève en CM2, Nouvelle-Calédonie

Enzo habite à Nouméa, la plus grande ville de la Nouvelle-Calédonie. Cet archipel se trouve dans l’océan Pacifique. C’est un territoire français situé à 17 000 kilomètres de Paris !
La mère d’Enzo est d’origine kanake. Les Kanaks sont les descendants des premiers habitants de l’île. Son père est né à Tahiti, en Polynésie française. Alors, chez Enzo, on peut entendre plusieurs langues« Ma maman parle une langue kanake, le fwâi, et mon papa le tahitien mais, à la maison, on parle le plus souvent en français. Moi, je parle le fwâi, par contre, je ne sais pas l’écrire. »
Enzo poursuit : « Le tahitien, je ne le comprends pas, à part les gros mots ! Je les ai appris avec mes cousins quand j’étais en vacances à Tahiti. » Enzo considère le français comme sa langue natale. « Je l’utilise tous les jours, en famille, à l’école, avec mes amis. C’est celle que j’arrive le mieux à parler, même si je trouve que l’orthographe et la conjugaison, c’est dur ! »
L’expression locale : En Nouvelle-Calédonie, « choc » ou « c’est net » signifient « c’est super ! ».
 

Iness © D.R.

Iness © D.R.

Iness, 10 ans, élève en CM2, Maroc

Iness vit à Casablanca, la ville la plus peuplée du Maroc. Situé en Afrique du Nord, le Maroc a longtemps été un protectorat français.
Au Maroc, et surtout dans les villes, il est courant de mélanger le français et l’arabe dialectal, appelé darija. Iness maîtrise parfaitement les deux langues, car sa maman est française et son papa marocain. « J’ai surtout appris la darija avec ma grand-mère, qui parlait très peu le français. »
A l’école, Iness étudie aussi l’arabe classique, celui qu’on lit dans les journaux, par exemple : « Cette langue est très difficile pour moi, ce ne sont pas les mêmes mots que l’arabe qu’on parle à la maison. » Déjà bilingue, Iness avoue être bien plus à l’aise en français pour lire, écrire et parler tous les jours.
Comme beaucoup de Marocains, elle s’exprime très souvent en darija. Avec ses copines, il y a des mots qu’elles ne savent dire qu’en darija, « parce que ça sonne mieux et qu’on est habituées à les utiliser ! ».
L’expression locale : « zaaazzz » signifie « c’est beau » ! « Zouina » est un surnom donné une copine qu’on trouve jolie et sympa.
 

Kadidiatou © D.R.

Kadidiatou © D.R.

Kadidiatou, 11 ans, élève en CM2, Sénégal

Kadidiatou habite à Kédougou, dans le Sud-Est du Sénégal. « Ma mère est diola, originaire d’une région appelée la Casamance. Mon père est né à Kédougou, il parle dialonké. » Dans ce pays, de nombreuses langues existent, dont le français, et les habitants en parlent souvent plusieurs !
Le quartier où elle vit est très pauvre. La plupart des enfants doivent travailler le plus vite possible. Kadidiatou, elle, a la chance d’aller à l’école et voudrait continuer ses études.
À l’école, au Sénégal, les professeurs parlent en français et, parfois, dans une langue locale. « Moi, je parle français à l’école, en classe. » À la maison, Kadidiatou parle aussi français, mais pas seulement. « Je parle dialonké comme mon père et diola comme ma maman. Je parle aussi le peulh, le malinké et le wolof, qui est la langue nationale du Sénégal. Je parle français avec ma petite sœur. »
En tout, Kadidiatou parle 5 autres langues en plus du français !
L’expression locale : au Sénégal, « être long » signifie « être grand » et « être court », « être petit ».
 

Thomas © D.R.

Thomas © D.R.

Thomas, 12 ans, élève en 6e, Canada

Thomas habite dans la ville de Québec. La région de Québec est la seule du Canada où tout le monde parle français.
Thomas a fait toutes ses classes de primaire dans une école française de Québec. Il vient d’entrer dans un collège québécois. « Il n’y a pas beaucoup de différence entre les écoles française et québécoise, on étudie pratiquement les mêmes matières. Seul l’accent change ! »
L’anglais est obligatoire dans son école, une langue indispensable dans un pays où toutes les autres régions parlent anglais. D’ailleurs, ses parents regardent souvent des chaînes d’informations ou des films en anglais. « Je comprends pratiquement tout et je ne suis pas mauvais pour le parler, même si je ne rencontre pas des anglophones tous les jours. »
Thomas est déjà venu en France, où il a de la famille. « Mon collège organise bientôt un voyage là-bas. J’ai envie d’explorer ce que je n’ai pas encore vu ! Mais ma mère veut que j’aie de bonnes notes…».
L’expression locale : au Québec, « c’est écœurant ! » signifie « j’adore ! ».
 

Kalé © D.R.

Kalé © D.R.

Kalé, 12 ans, élève en 5e, Burkina Faso

Kalé est originaire du Togo mais elle vit au Burkina Faso depuis le CE2.
« En famille, on mélange tout : mina, français et anglais. Papa dit que comme à l’école plus tard l’anglais va nous servir, il nous parle aussi anglais. »
A l’école, les cours sont en français. Les camarades de Kalé parlent français mais aussi mooré et dioula, deux langues du Burkina Faso que Kalé ne comprend pas. « C’est dur d’apprendre une langue du pays. Mes amis me parlent français à l’école. Entre eux, ils parlent beaucoup plus le français que le mooré ou le dioula. Mais quand ça chauffe, ils s’insultent en mooré et je suis obligée de demander ! »
Kalé parle trois langues mais elle a sa préférence. « Pour moi, le français est une langue plus facile pour communiquer. »
Même pour réfléchir, c’est le français que Kalé utilise spontanément. « Je réfléchis plus en français, surtout dans les situations compliquées. Quand j’ai des problèmes plus petits, je réfléchis en mina. Quand je suis très émue, je parle français et mina. »
L’expression locale : « c’est caillou ! » signifie « c’est difficile ! ».
 
 
Propos d’Enzo recueillis par Annabelle Noir, propos d’Iness recueillis par Ariane Mélazzini-Déjean et un grand merci à Amada Diaby et à Moudjibath Daouda-Koudjo pour les témoignages de Kadidiatou et de Kalé.