Le classement mondial de la liberté de la presse

Chaque année depuis 2002, l’association Reporters sans frontières (RSF) établit un classement mondial de la liberté de la presse. Ce classement est une liste de 180 pays : plus la liberté des journalistes est grande, mieux le pays est classé.
Le dernier classement mondial de la liberté de la presse, publié par RSF le 20 avril dernier, montre que la liberté de la presse diminue dans le monde : cela signifie que les journalistes ont de plus en plus de mal à exercer leur métier, et donc que les citoyens ne sont pas toujours correctement informés.

La carte de la liberté de la presse classe les 180 pays en 5 catégories : bonne situation (blanc), situation plutôt bonne (jaune), problèmes significatifs (orange), situation difficile (rouge), situation très grave (noir). © Reporters sans frontières

La carte de la liberté de la presse classe les 180 pays en 5 catégories : bonne situation (blanc), situation plutôt bonne (jaune), problèmes significatifs (orange), situation difficile (rouge), situation très grave (noir). © Reporters sans frontières

La France, seulement 45e du classement

Sur 180 pays, la France est classée 45e alors que, l’an dernier, elle était 38e. La perte de 7 places s’explique en partie par l’attentat contre Charlie hebdo le 7 janvier 2015, qui a coûté la vie à 9 journalistes.
Mais ce mauvais classement est aussi lié à un manque d’indépendance de certains médias : en France, de nombreux journaux ou chaînes de télévision appartiennent à des hommes d’affaires très riches, qui pourraient être tentés d’influencer le travail des journalistes pour défendre leurs propres intérêts.

La liberté de la presse recule sur le continent américain

C’est sur le continent américain que la liberté de la presse a le plus reculé cette année.
Selon RSF, ce recul est notamment dû aux nombreux assassinats de journalistes, en particulier au Mexique : la semaine dernière encore, le journaliste Francisco Pacheco Beltrán y a été tué devant chez lui, dans la ville de Taxco.
Dans d’autres pays, comme en Colombie, le trafic de drogue rend le travail d’enquête des journalistes très dangereux.
Au Panama, au Venezuela ou à Cuba, l’information est largement contrôlée par les dirigeants de l’État et les journalistes sont souvent surveillés par le gouvernement.

Le difficile travail du journaliste dans les pays en crise

Les reportages sont souvent impossibles dans certaines zones de guerre. C’est le cas en Syrie, en guerre depuis 5 ans et classée 177e : des journalistes y sont régulièrement enlevés ou tués pour les empêcher d’informer sur les combats ou la situation humanitaire.
Autour de la Syrie, de nombreux pays, même s’ils ne sont pas en guerre, connaissent des situations de crise. Et pour maintenir la stabilité de leur pays, certains dirigeants en profitent pour limiter la liberté de la presse : c’est par exemple le cas en Iran et en Turquie, où des journalistes sont emprisonnés par le pouvoir, ou encore en Algérie, où des chaînes de télévision ont été obligées de fermer.
Pourtant, dans cette zone, la liberté de la presse a progressé dans un pays : la Tunisie. Classée 96e, elle a gagné 30 places en un an. C’est la preuve que la liberté de la presse peut toujours être améliorée.

Anne-Laure Thomas