Pourquoi on en parle ?

Parce que, le 12 juin, c’est la Journée mondiale contre le travail des enfants organisée par l’Organisation internationale du travail. Cette année, le thème est « Non au travail des enfants dans le travail domestique ». Grâce à ce genre d’initiative, depuis 2009, 28 millions d’enfants ont pu retrouver le chemin de l’école.

Le témoignage du jour :

Je m’appelle Marthe et je vis à Madagascar, une grande île située dans l’océan Indien. J’ai 17 ans et je suis l’aînée d’une famille de six enfants. Mes parents étant très pauvres, j’ai dû arrêter l’école très jeune et travailler pour les aider.

De 5 h 30 du matin à 22 h 30 le soir, avec une seule pause

J’ai commencé à travailler à l’âge de 10 ans. J’étais domestique. J’ai travaillé pour trois familles différentes. Mes journées se ressemblaient.
5 h 30 : lever
Je préparais le petit déjeuner pour mes employeurs. Il fallait allumer le four à charbon, puis faire cuire le riz. Ensuite, je faisais le ménage, je nettoyais les douches et les toilettes. Puis je servais à manger et faisais la vaisselle.
8 heures : emmener les enfants à l’école
Je portais leur cartable et veillais à leur sécurité. En rentrant, je passais au marché pour faire les courses. Je rentrais vers 8 h 30 pour ranger les chambres.
Midi : déjeuner
Je préparais le repas de midi pour les enfants. Puis je faisais le ménage, les lessives et le repassage jusqu’à 16 h 30.
16 h 30 : récupérer les enfants à l’école
Ensuite, je devais à nouveau préparer le repas du soir.
20 heures : dîner
Je servais à manger et faisais la vaisselle. Avant d’aller dormir, je devais donner la douche aux enfants et les mettre au lit.
22 h 30 : coucher

Un travail fatigant et sans répit

Le plus dur dans ce travail, c’est la fatigue. Je n’avais droit qu’à une heure de pause dans la journée. Pour dormir, je ne disposais que d’un tout petit lit, qui était le plus souvent dans le couloir.
Pour tout ce travail, je gagnais seulement cinq euros par mois. C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé d’arrêter. Mais ce n’était pas un choix facile car je ne pouvais plus aider mes parents, et je ne savais pas ce que j’allais devenir.

Une formation pour un travail reconnu

Depuis le mois de mars, je suis retournée vivre chez mes parents à la campagne, à trois cents kilomètres au sud de la capitale, Antananarivo. J’ai eu de la chance car, dans mon village, un programme de formation pour les enfants de 15 à 17 ans a été lancé.
Pendant six mois, je vais être formée aux métiers de cuisinière, pâtissière, serveuse ou puéricultrice. Cela devrait me permettre d’avoir un emploi mieux payé et plus valorisant. Il se pourrait que je sois à nouveau domestique mais si c’est le cas, ce sera dans de bonnes conditions et mieux payée. Ma grande force aujourd’hui est de connaître mes droits.

Le quiz du jour :