À l’âge où un garçon rêve de devenir footballeur ou joueur de tennis professionnel, Diego, lui, rêve de devenir « un champion de go ». D’origine chinoise, ce jeu consiste à encercler des territoires et des prisonniers avec des pierres blanches et noires : « J’ai découvert le jeu de go lorsque j’avais 6 ans, grâce à un ami. J’ai tout de suite aimé ce jeu ! Puis j’ai rapidement progressé pour devenir le meilleur joueur de mon pays, tous âges confondus, raconte le Mexicain Diego Armando Luciano Cortès, 12 ans en mai prochain. Dans mon pays, il y a seulement 50 joueurs. Être le meilleur m’a permis de venir étudier, pendant un an, à l’académie de Kiba. »

Diego s’entraîne du lundi au vendredi, de 9 h à 18 h

Au Mexique, Diego est le meilleur joueur de go. Ce jeu consiste à encercler des territoires et des prisonniers avec des pierres blanches et noires. (© Sophie Greuil)


Diego est interne dans cette académie depuis le mois d’octobre, avec d’autres joueurs de go, plus ou moins jeunes, venus eux aussi du monde entier. Comme il vit loin de ses parents, une tutrice s’occupe de lui. Du lundi au vendredi, de 9 à 18 h, il s’entraîne. Le samedi, Diego joue au football l’après-midi, c’est sa récréation ! Car, le samedi matin, il a souvent des cours de go. « Avant et après les cours de go, j’ai école par correspondance. Si j’ai besoin d’aide pour mes devoirs, je contacte ma maman sur Skype. À chaque fois que je coupe la communication, je suis très triste… de plus en plus, même… »
Entre ses devoirs et ses cours sur un plateau de bois appelé « goban », Diego n’a plus de vie d’enfant : « Parfois, j’aimerais bien regarder un peu la télévision ou aller jouer avec d’autres enfants. Mais, ce n’est pas possible. Si je veux réussir, je dois travailler, même parfois le dimanche. Quand j’ai un peu de temps libre, je me repose. Réfléchir et jouer autant me fatigue beaucoup la tête. »

Diego apprend aussi le coréen

Depuis son arrivée à Séoul, la capitale de la Corée du Sud, Diego prend aussi des cours de coréen, le mardi et le jeudi soir, avec des adultes. Il est devenu leur mascotte mais, surtout, le meilleur de leur classe : « Pour mieux échanger avec mes professeurs de go, tous Coréens, le mieux est d’apprendre leur langue, explique le jeune champion, qui parle déjà espagnol, sa langue maternelle, et aussi anglais. Le coréen est facile à écrire, à lire et à parler, mais très difficile à comprendre. »
Après 6 mois à Séoul, le rêve de Diego semble fondre : « Je ne suis plus sûr de pouvoir devenir, un jour, un très grand joueur de jeu de go. Maintenant, j’aimerais simplement devenir professeur au Mexique, pour partager cette passion avec d’autres jeunes… »

 À Séoul (Corée du Sud), Sophie Greuil