Till Eisenberg Zero G

Till Eisenberg (à gauche), “le papa” du robot Cimon, avec son équipe, devant l’Airbus A310 ZERO-G, qui permet de recréer les conditions de l’apesanteur en avion pour tester les équipements de l’ISS (©Airbus).

1jour1actu : pourquoi dit-on que Cimon est une intelligence artificielle ?

Till Eisenberg : Cimon est une machine qui réfléchit par elle-même, grâce à un ordinateur et des programmes informatiques qui sont contenus dans sa tête. Il est donc capable de parler, d’écouter, de comprendre, de voir, et même d’exécuter des tâches… un peu comme s’il était intelligent artificiellement.
 

À la différence de beaucoup de robots, il n’a curieusement pas de jambes ?

Till Eisenberg : C’est vrai. En fait, il n’en a pas besoin puisqu’il va flotter dans l’espace. Pour se déplacer, il se contentera donc d’utiliser des miniturbines qui tourneront, comme sur un hélicoptère, et l’aideront à avancer.

À quoi Cimon va-t-il servir ?

Till Eisenberg : Cette boule a été imaginée comme une sorte de compagnon de l’espace. Durant ce voyage, par exemple, il va aider Alexander Gerst, un astronaute allemand, à effectuer des expériences scientifiques dans la Station spatiale internationale. Si Alexander a besoin d’une information sur un outil ou une action, il demandera à Cimon de l’aide. La boule cherchera alors des renseignements avec son ordinateur et les affichera sur son écran. D’ailleurs, l’un des premiers exercices pour voir si cette relation homme-robot fonctionne bien dans l’espace sera de résoudre un Rubik’s Cube !

Cimon Rubik's Cube

(© Airbus).


 

Pourquoi Cimon est-il un projet important pour l’aventure spatiale ?

Till Eisenberg : Dans les prochaines années, les voyages dans l’espace vont sûrement devenir de plus en plus nombreux, que ce soit vers la Station spatiale internationale ou même ailleurs, vers la Lune ou Mars. Si on veut que ces séjours soient agréables pour les astronautes, il faut réfléchir à la manière de les organiser et de les rendre plus faciles. Cimon et peut-être ses petits frères pourraient être une vraie piste. Ils pourront à la fois tenir compagnie et donner des coups de main… Il reste juste à vérifier dans les prochaines semaines que cette relation entre l’humain et le robot se passe bien !

Propos recueillis par Muriel Valin