1jour1actu : Comment as-tu eu l’idée d’aller à la rencontre des dauphins d’Hector ?

Sami : Je suis un passionné d’animaux, notamment ceux qui vivent uniquement en Nouvelle-Zélande, le pays de mon père. Quand j’ai appris l’existence de ces dauphins, j’ai eu envie de les voir.

Quelles sont leurs particularités ?

Sami : Ce sont les plus petits du monde, ils mesurent entre 1,20 et 1,40 m. Ils se reconnaissent à leur aileron noir et arrondi, leur rostre en pente, et un ventre blanc qui les fait un peu ressembler à des orques.

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Sami MacKenzie, avec le dauphin d’Hector qu’il a dessiné suite à son aventure. (© Sophie Greuil)

Les as-tu trouvés facilement ?

Sami : Ils vivent autour de la Nouvelle-Zélande, surtout au large de la baie d’Akaroa, qui est devenue une réserve naturelle. À 8 heures, nous sommes partis dans la baie, en kayak. Nous les avons cherchés pendant une heure et demie. J’étais très excité, mais je savais aussi qu’ils pouvaient ne pas venir. Car ce sont toujours eux qui choisissent de venir, ou pas, vers les bateaux.

Sont-ils faciles à repérer ?

Sami : Comme ils sont petits, pour conserver leur énergie dans une eau plutôt froide, ils ne sautent pas partout. Quand ils le font, ce n’est pas bon signe : ils expriment ainsi leur peur, pour montrer qu’ils sont forts et protéger leurs petits. Pour les repérer, le plus facile est de chercher leur aileron.

Qu’as-tu ressenti en les voyant ?

Sami : Je me suis senti très chanceux. J’étais très ému. Ils sont passés plusieurs fois près de nous. Puis, l’un d’eux a sorti la tête. Je me suis retrouvé nez à nez avec lui, le regardant dans les yeux.

Qu’as-tu vu dans son regard ?

Sami : J’ai eu l’impression qu’il me demandait : « Pourquoi certains humains veulent nous tuer ? Laissez-nous vivre en paix… » Doucement, je me suis glissé dans l’eau.

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Voici l’un des dauphins rencontrés par Sami, qui l’a photographié depuis son kayak. (© Sami MacKenzie / D.R.)

As-tu essayé de les toucher ?

Sami : Ah non, surtout pas ! On risquerait de leur donner des maladies, ou même de les blesser, parce que leur peau est très fine. Il ne faut jamais, non plus, nourrir des animaux sauvages. Jamais ! J’ai pu observer deux ou trois dauphins. Je les ai laissés me regarder. J’avais un peu peur, parce qu’ils peuvent ne pas se montrer accueillants s’il y a des petits à protéger. Alors, je me suis tenu près du kayak où était assis mon père. Au cas où…

Combien de temps es-tu resté avec eux ?

Sami : Environ trente minutes. Malgré ma combinaison, j’avais froid et je fatiguais vite.

À quoi as-tu pensé en rentrant ?

Sami : D’abord, que j’avais de la chance d’avoir un papa qui veuille me montrer toutes ces espèces rares. Ensuite, qu’il fallait arrêter de polluer, de prendre la mer pour une poubelle, d’utiliser des sacs plastique. Sur cette Terre, ces animaux ont autant le droit de vivre que nous. Pourquoi nous plus qu’eux ? Les humains devraient arrêter de penser qu’ils sont les plus importants sur cette Terre…

                                                  Propos recueillis à Sydney (Australie) par Sophie Greuil