Le Tour 2020 a défié le virus

Partira, partira pas ? Jusqu’au dernier moment, les organisateurs se sont demandé s’il y aurait un Tour 2020. Il est bien parti, mais au prix de mesures… inédites, afin de faire barrage à l’épidémie de Covid-19 ! Par exemple, le départ de la course a été reporté en septembre pour éviter de rassembler trop de monde au bord des routes. Ensuite, les coureurs devaient toujours rester avec les mêmes personnes, et ce nombre ne devait pas dépasser 30. Ils vivaient ainsi dans une sorte de bulle qui les privait, notamment, de rencontrer les journalistes. Efficace ! Aucun coureur n’a été contaminé. Mais l’histoire retiendra que le grand patron du Tour, son directeur, lui, l’a été…

Le Tour 2020 a couronné le plus jeune vainqueur depuis 1904

Tout le monde pensait que le Slovène Primoz Roglic allait remporter la course. Mais samedi 19 septembre, soit à peine un jour avant l’arrivée, un autre Slovène, Tadej Pogacar, lui a volé la vedette en gagnant une étape décisive. Le comble, c’est que Pogacar n’a que 22 ans (il a fêté son anniversaire hier). Et selon l’un de ses amis, « il peut s’enfiler 10 crêpes au Nutella avant de nous mettre la misère sur le vélo ». Carrément énervant !

Le Tour 2020 a multiplié des records de vitesse… qui interrogent

Pour justifier les vitesses élevées, les coureurs expliquent que leurs vélos n’ont jamais été si performants ni leur entraînement si poussé. C’est vrai. Mais selon plusieurs spécialistes*, la clé du succès est peut-être aussi dans le dopage. Habituellement, les coureurs subissent des tests réguliers toute l’année pour vérifier qu’ils ne prennent pas de produits illégaux capables d’améliorer leurs résultats. Mais avec le confinement, les contrôles ont été beaucoup moins nombreux. Et si certains en avaient profité ?

Catherine Ganet

Le Monde du 19 septembre 2020