Comme un chat à l’affût de sa proie
Au festival ' Visa pour l'image ', Alain Keler présente un grand reportage sur certains peuples des pays d'Europe de l'est. Pour ce photographe, il faut savoir traîner, prendre son temps pour être admis et prendre la bonne photo.

Les Clés Junior : comment travaillez-vous ?
Alain Keler : Je suis un photographe indépendant : je m'occupe de tout, j'organise et je paie mes séjours moi-même. Pour faire ces grands reportages, il faut du temps, il faut traîner, être admis par les gens, et attendre le bon moment pour faire la bonne photo. Ce n'est pas toujours facile, les gens sont parfois hostiles. J'ai l'habitude de dire qu'un photographe, c'est comme un chat à l'affût de sa proie. Les photographes employés par les journaux n'ont pas ce temps, ils doivent répondre à la demande le plus vite possible.
Les Clés Junior : Certains photographes estiment que leur métier est menacé. Qu'en pensez-vous ?
Alain Keler : La principale menace qui pèse sur notre métier est le développement du droit à l'image. Il devient très difficile en France de photographier des gens dans des lieux publics comme la rue ou la plage. Car les personnes refusent d'être photographiées et demandent de plus en plus souvent à la justice de condamner les photographes et les journaux qui publient leur photo. Alors, les journaux effacent les visages des personnes. C'est le cas du journal l'Express qui avait effacé les visages de baigneurs sur une plage. Les journaux sont prudents et préfèrent multiplier les portraits des gens qu'ils interviewent plutôt que de commander des reportages. En plus, il y a seulement 2 ou 3 journaux qui en France publient des grands reportages.:
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