Le plus ancien orchestre américain, dirigé par Lorin Maazel, a fait son entrée sur les hymnes nationaux nord-coréen et américain devant les 1500 invités du Grand Théâtre de Pyongyang. L’ensemble a joué un répertoire très prestigieux, de la Symphonie du Nouveau Monde d’Anton Dvorak à l’opéra Lohengrin de Richard Wagner, en passant par Un Américain à Paris de George Gershwin. Depuis plus de cinquante ans, la Corée du Nord vit sous un régime très dur, ce qui l’a beaucoup isolée du reste du monde. Fortement soupçonnée de mener des activités nucléaires menaçantes, elle a longtemps fait partie des pays de « l’Axe du Mal » pour les Etats-Unis. Ce majestueux concert est donc un véritable événement, puisque le gouvernement coréen reçoit très peu de visites de l’extérieur et déteste tout particulièrement les Etats-Unis. Il confirme un réchauffement des relations diplomatiques, intervenant un an après la conclusion d’un accord entre Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Russie, Chine et Japon, qui prévoit la destruction des installations nucléaires nord-coréennes en échange d’une aide énergétique importante. Le président du Philharmonique, Paul Guenther, a peut-être eu raison de conclure : "Je crois profondément que les hommes doivent communiquer entre eux. Nous communiquons à travers la grande musique. »
« L’Axe du Mal » : pays décrétés ennemis les plus dangereux par les Etats Unis.
Flora Beillouin