Des héros en pois rouge
Plusieurs années durant, le Tour de France a contourné les montagnes. Mais depuis l'entrée des Alpes et des Pyrénées dans la compétition, le grimpeur est le personnage le plus admiré.

C'est en 1910, 7 ans donc après le premier Tour de France que les coureurs se lancent à l'assaut des montagnes. Les Pyrénées se dressent devant un peloton bien désarmé. Les vélos de l'époque sont en effet très lourds et ils n'ont qu'une vitesse. Les pneus, quant à eux, crèvent comme des baudruches. Grimpant à pied ou en selle sur des routes pleines de bosses et de trous, les coureurs affrontent la pluie, la boue et la neige. C'est si dur qu'au sommet du pic de l'Ambusque, Octave Lapize, futur vainqueur, lance aux organisateurs : ‘ Vous êtes des criminels ‘. Pourtant, l'année suivante, le Tour se lance à l'assaut des Alpes et de ses cols effrayants.
Depuis, les moments les plus forts du tour de France s'écrivent sur les routes sinueuses de la montagne. Et les grimpeurs sont les champions les plus applaudis. De petite taille et de poids léger, ces derniers sont, en général, originaires de pays montagneux : Espagne, Italie, France, Colombie… Pédalant dès leur plus jeune âge sur des routes escarpées, ils affrontent la tête haute les 5 ou 6 passages de cols et les 50 km en montée que représente en moyenne une grande épreuve de montagne. Le gagnant hérite, en signe de victoire, d'un drôle de tee-shirt : blanc à gros pois rouge. Aussi gros que les perles de sueur qu'il a versées pour en arriver là.
Demain, le sprint des villes-étapes.
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– Cri-Cri, le perdant magnifique
– Auto contre Vélo.
– Des vélos et des hommes.