La belle mort
Pendant des siècles, lorsqu'une personne mourait, on demandait à un artiste de réaliser le portrait du mort. En peinture, sculpture ou photographie, ce dernier portrait de la personne défunte aidait à conserver son souvenir et à … accepter sa mort.

Près de 200 de ces sculptures, peintures et photographies sont exposées au musée d'Orsay à Paris. À priori, on pourrait trouver cela de mauvais de goût. Mais réaliser le portrait d'un mort est une tradition qui a duré longtemps et dure encore dans certaines familles. À la fin du Moyen ge, les corps des rois étaient exposés au peuple puis, remplacé à son enterrement par une “feinte”, un moulage de son visage et de ses mains. Cela afin de conserver la dernière image du souverain. Les familles riches firent ensuite peindre ou sculpter le portrait de leurs disparus juste après leur mort. Jusqu'au 20e siècle, les portraits de personnages célèbres réalisés à leur mort furent ainsi exposés dans la famille, chez les amis, mais aussi dans les journaux. Ainsi à la mort de Victor Hugo, des reproductions de son portrait mortuaire se vendaient dans la foule qui assistait à son enterrement. Loin d'être triste ou laides, ces œuvres sont souvent belles, représentant le visage du mort les traits apaisés, voir rajeunis. Elles aident aussi à accepter la réalité de cette mort. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, des familles gardent des photos de leurs morts.
Le dernier portrait, Musée d'Orsay à Paris, jusqu'au 26 mai. Tél. : 01 40 49 48 14.