Le pouvoir de changer les gens
À24 ans, Rob Finch vient d'être couronné du prix du meilleur jeune reporter aux Etats-Unis. À Perpignan, il présente des photos montrant la vie quotidienne à Aurora, la petite ville américaine où il travaille.

Les Clés Junior : Votre père était photographe et vous disiez ne pas vouloir faire le même métier. Que s'est-il passé ?
Rob Finch : À l'université , je faisais beaucoup de sport. Un jour, je me suis fait mal au genoux et j'ai dû abandonner le sport. Comme je m'ennuyais, j'ai pris l'un des vieux appareils qui traînaient à la maison et j'ai commencé à faire des photos pour le journal de l'université. J'ai été conquis par le pouvoir de la photo. Les gens ont l'habitude de faire et de voir des photos. Elles font partie de notre environnement. Aussi une photo est facile à lire et à comprendre. De plus, elle transmet immédiatement une émotion. Je pense donc qu'une photo peut changer la façon dont les gens pensent et parfois même modifier leur comportement.
Les Clés junior : Comment réagissent les personnes photographiées, sachant que vos photos vont être montrées au public.
Rob Finch : Beaucoup de gens apprécient d'avoir leur photo dans le journal. Mais cela peut aussi être douloureux ou préjudiciable. Par exemple, s'ils estiment que l'on ne montre pas la réalité de leur vie. C'est pourquoi le photographe doit s'intéresser aux personnes qu'il photogaphie en tant qu'individus et non comme sujets ou éléments d'une photo. Il faut donc toujours chercher à mieux les connaître, à comprendre ce qu'ils vivent afin de raconter leur histoire de façon honnête.
Les Clés Junior : Vous avez reçu un prix prestigieux en Amérique. Cela modifie-t-il vos projets ?
Rob Finch : C'est une chose fantastique et très gratifiante. Je suppose que cela va m'ouvrir quelques portes, faire différents travaux de photo-reporters. Mais je ne sais pas encore trop ce que je veux faire. Travailler dans un journal me plaît, je commence à peine dans le métier et j'ai encore à apprendre. Je sais surtout que je ne veux pas modifier mon comportement dans mon travail, perdre mes valeurs. Et aussi que je ne veux pas voyager 1 jour ici, 2 jours là. J'ai besoin d'appartenir à une communauté, d‘être avec des gens que je connais, que je comprends. Cela peut être n'importe ou dans le monde, à condition que j'ai le temps de m'y construire un chez-moi.
Lis le dossier sur le festival ‘Visa pour l'image' dans le n°259 des Clés de l'Actualité Junior.
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Jérôme Delay