Les temples d’Égypte ont les pieds dans l’eau
Karnak et Louxor sont deux des plus beaux sites archéologiques du monde. Mais ces vestiges sont actuellement menacés par des eaux souterraines qui rongent leurs fondations.
En Égypte, le Nil est le fleuve de la vie. Durant des milliers d'années, les paysans ont mis à profit ses débordements réguliers pour irriguer des terres qui, sans cela, seraient restées désertiques. Mais ces inondations étaient parfois trop faibles, d'autres années trop fortes. Aussi, pour maîtriser les crues capricieuses du Nil, les Égyptiens ont construit d'immenses barrages, comme celui d'Assouan, inauguré en 1964. Très utile puisqu'il représente un réservoir de 1 milliard de m3 d'eau, cet ouvrage a pourtant bouleversé l'équilibre naturel de la région. Ainsi, par exemple, les sols qui rayonnent autour du barrage sont aujourd'hui gorgés d'eau. Les sites de Louxor et de Karnac, dans la vallée des Rois, sont particulièrement touchés. Karnac, en particulier, le plus grand temple d'Égypte, souffre des remontées d'eau et de sel qui dégradent la pierre et favorise l'affaissement des fondations de nombreux bâtiments.
Dernièrement, la découverte de sources d'eau souterraines a ravivé les inquiétudes. Alerté, l'Unesco a envoyé des experts qui devront déterminer l'origine de la source et proposer la solution la plus appropriée.
Unesco : organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture. Elle finance en particulier des travaux visant à entretenir des sites ou des monuments historiques.