L’homme engagé
Depuis le 2 septembre, lesclesjunior.com t'a proposé de découvrir, chaque jour, une photographie et un photographe présents au festival Visa pour l'image à Perpignan. Nous clôturons cette série avec Élie Kagan. Thérèse Blondet-Bich, responsable des collections photographiques du musée d'histoire contemporaine à Paris, t'explique pourquoi Élie Kagan est un photographe important.

Les Clés Junior : Qui est Élie Kagan ?
Thérèse Blondet-Bich : C'est un photographe qui nous apporte sa vision d'une partie du 20e siècle. Il est né en 1928, à Paris, dans une famille juive venue d'Europe de l'est. Élie Kagan est un homme qui s'engage pour les bonnes causes. Il est surtout connu pour être celui qui a photographié le 17 octobre 1961 les Algériens qui manifestaient à Paris contre l'occupation de l'Algérie par la France. Il témoigne ainsi de ce qui s'est réellement passé cette nuit-là.
La police avait alors violemment riposté à la manifestation. Provoquant la mort de plusieurs manifestants, en blessant d'autres et en arrêtant plusieurs milliers.
Élie Kagan était très grand physiquement aussi il affronte les évéments qu'il photographie. C'est pourquoi ses images sont souvent frontales. C'est un homme passionné par ce qu'il fait, par son métier de photographe. C'est aussi un homme courageux car il a souvent été en conflit avec la police. Je dirais également qu'ilo photographiait toujours avec une certaines tendresse et parfois un peu de moquerie. Notamment lorsqu'il prennait des photographies d'hommes politiques.
Les Clés Junior : Pourquoi Élie Kagan n'a-t-il jamais exposé ses photos ?
Thérèse Blondet-Bich : Il voulait seulement être un témoin de son temps. À sa mort, l'an dernier, sa fille a donné ses photographies au Musée d'histoire contemporaine-BDI. Je suis chargée d'inventorier, de classer les quelques 300000 photographies d'Élie Kagan. Maintenant il nous faut faire vivre cette collection, montrer le regard qu'il portait sur ces 40 dernières années.