L’imprévu du voyage
11 heures d'avion pour rejoindre Paris à Colombo au Sri Lanka. Avec une escale à Dubaï aux Emirats arabes unis. De quoi laisser place à l'imprévu. Et pour les 9 adolescents partis se rendre compte de la situation du Sri Lanka 6 mois après le tsunami, la rencontre étonnante avec le photographe Reza.

Reza se rend à Kaboul en Afghanistan avec une équipe de TF1 pour tourner un documentaire sur l'association qu'il a fondée après la chute des talibans. Cette association ainaworld.org veut venir en aide aux femmes et aux enfants de ce pays. Mais Reza est aussi l'un des grands photojournalistes du monde. Il a, notamment, couvert durant 25 ans tous les conflits de la planète.
Marion : « Comment avez-vous décidé d'être photographe ? »
Reza : « Vous connaissez la citation de Saint-Exupéry : « L'essentiel est invisible à l'oeil, on ne peut bien voir qu'avec le cœur » ? Je suis pourtant photographe. L'image, c'est important pour moi. Mais la photo c'est un moyen de communiquer avec les gens. Pour ça j'aurais pu aussi être chanteur ou cinéaste. J'ai passé 25 ans de ma vie à couvrir les guerres. Il y a deux sortes de destructions. Les destructions matérielles qui touchent les ports par exemple. Mais la pire des destructions chez les hommes qui ont perdu leurs maisons, c'est la destruction de l'âme, de la culture… On peut reconstruire une école en 3 ans, mais comment réparer la tête d'un enfant qui a perdu ses parents… »
Maxime : « Qu'est qui a déclenché votre envie de devenir photographe ? »
Reza : J'avais crée à 14 ans, le journal de l'école. Je suis d'origine iranienne, je vivais dans une ville du sud du pays où il y a un grand port. Il y avait une vieille femme qui vendait 5 petits poissons sur le marché. Je voulais la photographier. Elle me demande : « Pourquoi tu veux cette photo ? ». Je lui réponds « parce que je veux raconter votre histoire ».Elle me dit alors « tu veux mon histoire, la voilà. Tous les matins les bateaux rentrent de la pêche et quand ils déchargent, les poissons trop petits passent par les mailles du filet. Je les ramasse et je les vends. Tu vois le policier là-bas. Eh bien il me prend la moitié de ce que je gagne. »
J'étais révolté, je l'ai écrit dans mon journal d'école. Mais je ne savais pas que dans les pays dirigés de façon autoritaire comme l'Iran, il ne fallait pas toucher à la police. J'ai été convoqué à la police. J'étais terrorisé. Mais là je me suis dit que je serai journaliste pour témoigner. »Témoigner de ce que l'on voit avec le cœur, c'est le beau passeport pour leur mission au Sri Lanka que Reza venait d'offrir à ces jeunes.
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