Dans quelles conditions avez-vous tourné ce film ?
Luc Jaquet : Le film raconte l’histoire d’une petite fille à la recherche de son renard. Pendant sa recherche, elle s’intègre à la nature. Je voulais filmer les animaux dans leur élément naturel, sans qu’ils jouent la scène. Il a donc fallu s’adapter aux attitudes du renard pour filmer les scènes, et non pas obliger le renard à jouer quelque chose de précis. L’actrice, Bertille, a parfaitement su jouer à la fois son rôle d’actrice et intégrer les attitudes du renard. C’est en cela que je trouve que c’est une actrice talentueuse, car ce n’est pas si simple de concilier à la fois son propre jeu et les réactions inattendues de l’animal.
Quelles sont les différences principales entre votre premier long-métrage « La marche de l’empereur » et celui-ci ?
Luc Jaquet : La Marche de l’Empereur est un documentaire. Nous avons filmé les animaux sauvages, tels qu’ils vivent. Ils ne changeaient pas leur attitude, leur vie courante, malgré notre présence.
Pour Le renard et l’enfant, c’est tout le contraire. Il est très difficile d’observer un renard dans la nature. Il a donc fallu le mettre en scène. Nous n’étions plus dans le documentaire, mais vraiment dans le cinéma. D’une manière générale, quand on tourne avec des animaux, il faut vivre longtemps à leurs côtés et être patient.
Quel message voudriez-vous faire passer à travers ce film ?
Luc Jaquet : Je n’ai pas de leçons à donner. Je voudrais juste qu’on puisse se rendre compte que l’aventure, ce n’est pas partir à des milliers de kilomètres. L’aventure, c’est la curiosité, c’est l’ouverture d’esprit. On peut vivre des choses magnifiques dans la forêt située à quelques minutes de notre maison. La nature est là, elle nous attend et elle a plein d’histoires à nous faire vivre. Et cette nature, celle que l’on voit dans le film, on peut la trouver près de chez soi.