Mon courrier, c’est de l’art
Aujourd'hui, les emails remplacent parfois les lettres, et nous amènent à écrire de façon plus simple. Pourtant, la lettre est reconnue comme un genre littéraire à part entière. Elle est célébrée par un festival, qui s'est ouvert hier à Grignan (26).

La marquise de Sévigné ne s'est pas rendue célèbre par des romans ou des pièces de théâtre, mais par des lettres. Elle en envoyait par centaines à sa fille, à ses amis parisiens. Mais chez elle, le geste simple d'écrire des lettres prenait une valeur artistique. En effet, lorsque nous écrivons à quelqu'un, nous faisons preuve d'une grande sincérité, nous nous obligeons à choisir les mots justes pour cette personne, nous laissons vibrer plus facilement nos sentiments. Cela peut donner un style très particulier, et une beauté aux phrases qui les rendent très agréables à lire et à écouter.
Depuis 7 ans, un festival est donc organisé au château de Grignan, où vécut la marquise de Sévigné, sur ce thème de la correspondance. Réelles ou imaginées, des lettres d'inconnus et d'écrivains célèbres sont lues par des acteurs, et donnent lieu à des spectacles. Cette année, il s'agira principalement de lettres de femmes. Par exemple, dans “T'es pas ma mère”, une jeune fille de 20 ans reçoit une lettre de sa mère qu'elle ne connaît pas.
On découvrira aussi des lettres anciennes qui ont été échangées au 17e siècle entre un capitaine et son amoureuse. Ces lettres seront lues dimanche “au balcon”, à la façon de Roméo et Juliette.
Festival de la correspondance de Grignan (Drôme), jusqu'au 6 juillet.
Tél. : 04 75 46 55 83.