Paris en tongues et maillot de bain
Terminons notre série sur les plages, les pieds en éventail, sur un bord de mer qui est, en fait, un bord de fleuve. Depuis 2 ans, en effet, la ville de Paris organise Paris Plage, une plage totalement fabriquée en bordure de Seine, le fleuve qui traverse la capitale.

En flânant dans Paris la Seine, tu penses avoir la berlue. Dans cette capitale, réputée pour ses embouteillages, son métro frénétique, ses habitants pressés, tu vois se dresser un champ de parasols à l'ombre desquels sommeillent des milliers de Parisiens en maillot de bain. Certains sont alanguis sur des transats, d'autres dans des hamacs. À leurs pieds, des centaines d'enfants, équipés de pelles et râteaux, jouent avec le sable… Non, tu ne rêves pas. Sur ces berges de Seine, où la voiture est habituellement reine, c'est le temps des vacances. La plage en plein Paris, comme un décor de cinéma.
C'est la deuxième année que la Ville se lance dans l'aventure. L'an passé, ceux qui étaient opposés au projet affirmaient que jamais les Parisiens n'oseraient s'allonger sur le sable comme s'ils étaient ‘ pour de vrai ‘ à la plage. Ils se trompaient ! 2 millions 300000 personnes avaient répondu présent. Et, cette année, le succès sera encore plus grand. En prévision, 3000 tonnes de sable ont été déversées sur 3 km de quai.
Pour les organisateurs, cette opération est importante car elle offre une ‘ plage ‘ à ceux qui n'ont pas assez d'argent pour y aller vraiment. Mais Paris Plage attire aussi un autre type de population : des citadins, pour qui toute l'année, la ville est le lieu du travail, du stress, de la vitesse. Alors, quand Paris revêt des habits de fête, qu'elle leur apporte détente et rêve, c'est une bouffée d'oxygène. Et tant pis si la plage n'est qu'un décor. Que la ville surprenne ses habitants, qu'elle montre qu'elle peut ‘ se mettre en quatre ‘ pour leur donner du plaisir, voilà bien le secret de la réussite.Ceci pourrait d'ailleurs expliquer la multiplication de ces plages dans de nombreuses grandes villes comme Bordeaux ou Berlin en Allemagne. À toutes, il manque pourtant un ingrédient essentiel : la possibilité de se baigner. L'eau des fleuves est trop polluée. C'est le retour à la réalité…
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