Pour faire un bon mensonge…
À Moncrabeau (47), depuis plus de 2 siècles, le mensonge est un art de vivre. Un roi des menteurs y est couronné chaque année lors d'un concours. Le but du jeu : mentir pour rire, et non pas pour nuire.

Au 18e siècle, à Moncrabeau (47), il y avait un moine qui racontait volontiers des histoires inventées de toutes pièces. Il avait réuni autour de lui un groupe de personnes qui exerçaient le même talent. Et ils constituèrent une Académie des menteurs. Cette tradition a perduré jusqu'à aujourd'hui. Elle donne lieu, chaque 1er dimanche d'août, à un étrange cérémonial : le concours des menteurs.
Assis sur un fauteuil de pierre, baptisé le Fauteuil du menteur, les candidats racontent à tour de rôle une histoire à dormir debout tout droit sortie de leur imagination. Un jury les écoute, et à chaque fois, les membres de ce jury remplissent de sel un petit sac en cuir avec une cuillère en bois. Plus ils aiment l'histoire, plus ils donnent de sel. À la fin du week-end, celui qui a obtenu le plus de sel est couronné roi des menteurs.
Car un bon mensonge nécessite un réel savoir-faire. Il ne s'agit pas de ces vilains mensonges que l'on invente pour se tirer d'une situation embarrassante, ou pour causer du tort à autrui. À Moncrabeau, il faut que le mensonge soit drôle, mais surtout qu'il paraisse vraisemblable. Tout est donc question de dosage entre le vrai et le faux. Un bon menteur doit avoir l'air convaincant et convaincu. Pour cela, il ne doit pas hésiter à multiplier les détails, donner des dates précises, des noms de lieux et de gens. Certains viennent même avec un journal en guise de preuve.
Festival des Menteurs, dimanche 5 août à Moncrabeau (Lot-et-Garonne). Renseignements à la mairie : 05 53 65 42 11.
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