Quand les filles brodaient
Jusqu'au 5 mars, le musée national des Arts et Traditions populaires présente une grande exposition sur la broderie à travers la technique particulière du point de croix.

Deux points obliques posés l'un en travers de l'autre, se croisant en leur milieu et inscrits dans un carré parfait. Voilà défini le point de croix, technique de broderie très répandue jusqu'au début du 20e siècle. Car les apprentissages d'hier n'étaient ni les sciences ni l'histoire ni le maniement de la Game Boy. Pour réussir son examen de passage, c'est-à-dire trouver un bon mari et être une bonne épouse, la fille devait savoir coudre, repriser, tricoter et broder. Très tôt, sa mère lui constituait donc son trousseau, c'est-à-dire l'ensemble de linge qui lui serait utile lors de sa vie de femme. La jeune fille brodait alors le tout au point de croix, y inscrivant ses initiales. Depuis l'âge de 7 ans qu'elle s'y préparait, alignant l'une après l'autre toutes les lettres de l'alphabet sur son canevas d'écolière ! Ainsi, elle réjouissait et rassurait tout le monde. Une fille occupée à son ouvrage se trouve à l'abri des mauvaises pensées, pensait-on…
Dans les lycées, les travaux de couture et de broderie ont été dispensés jusqu'à la fin des années 60. L'activité a peu à peu décliné. Mais, de nos jours, de plus en plus de personnes se remettent à la broderie, activité paisible, marquée par le plaisir de prendre tout son temps…
Musée des Arts et Traditions populaires, 6, avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris. Jusqu'au 5 mars 2002. Tél. : 01 44 17 60 00.