Une collection vendue aux enchères
Toute sa vie, le poète André Breton a accumulé des milliers d'œuvres d'art et d'objets insolites. Pendant 10 jours, cette immense collection est vendue pièce par pièce. Mais pour beaucoup, ces objets auraient dû être conservés par l'État dans un musée.

Un cadre en coquillages, une boîte à papillons, des moules à hosties, un masque de baleine… ce sont quelques uns des 4100 lots d'objets en vente depuis hier, à Paris, dans le cadre d'une très importante vente aux enchères. Tous ces objets ont appartenu au poète français André Breton, qui les avait accumulés dans son appartement de 1922 jusqu'à sa mort, en 1966.
Même s'il s'agit parfois d'objets insignifiants ou inutiles, cette collection a une valeur considérable. Car elle permet de mieux comprendre l'univers du poète. Les experts l'ont estimée à 30 millions d'euros. Elle comporte notamment des tableaux et des photos qu'André Breton avait achetés à ses amis artistes ou qu'ils lui avaient offerts. Depuis, ces artistes sont devenus célèbres, et la valeur de leurs œuvres a augmenté.
Cette vente a été décidée par la fille et la petite fille d'André Breton. Mais elle n'est pas du goût de tout le monde. De nombreux artistes, professeurs, hommes politiques et écrivains d'aujourd'hui considèrent qu'il est scandaleux de disperser ainsi la collection de l'un des plus grands poètes du 20e siècle, celui qui avait inventé le surréalisme . Ils disent que cette collection est une œuvre d'art en elle-même, et qu'elle n'a de signification que si les objets restent ensemble. Ils auraient donc préféré que l'État la fasse entrer dans un musée, où tout le monde aurait pu l'admirer.
enchères : séance de vente en public, où les objets sont vendus à ceux qui proposent le prix le plus élevé.