Une expo à croquer
À Sète, dans la région Languedoc-Roussillon, une exposition présente des dizaines de figurines… en sucre. Vouées à être croquées, ces œuvres l'ont échappé belle pour le plus grand plaisir des visiteurs.

Sous l'Antiquité égyptienne, les hommes sculptaient déjà des statuettes en sucre. L'art atteint son sommet au 9e siècle, au Moyen-Orient. Les rois organisent alors des banquets entiers en sucre dans des décors féeriques.
Responsable de l'exposition présentée à Sète, Christine Armengaud a arpenté le monde entier pendant 20 ans à la recherche de ces œuvres éphémères . Elle a constaté que les hommes de tous les continents pratiquaient cette sculpture d'un genre particulier. Pourquoi le sucre ? Parce qu'il se mange. Croquer un personnage craint (un Dieu ou un saint, par exemple), c'est prendre une petite revanche. C'est aussi s'approprier sa force : en Sicile, une île d'Italie, les enfants reçoivent à la Toussaint des petits chevaliers ou cavaliers en sucre. Ils les engloutissent en s'imaginant devenir aussi forts que leurs héros.
Le sucre a une autre qualité : sa douceur. Lors d'un décès, les Mexicains disposent des animaux, de vierges ou des crânes en sucre près du tombeau. Une tradition destinée à adoucir la peine.
Éphémère : qui ne dure pas.
Les hommes en sucre, Musée international des arts modestes, Sète (Hérrault). Jusqu'au 30 a