Arthur De Pins est l’un des réalisateurs de ce film d’animation français. © Zombillénium – le Film

1jour1actu : Pourquoi aimez-vous tant les monstres ?

Arthur de Pins : J’étais au collège quand j’ai commencé à dessiner des dragons, des momies et des squelettes, au cœur d’un univers moyenâgeux. J’avais même affiché ma bande dessinée dans la classe. J’étais fier. Seul souci : dans mon école privée, je faisais partie des moins bons élèves. Tous ces monstres, au final, c’étaient mes meilleurs copains. Ils m’aidaient à aller mieux quand je me sentais triste ou incompris.

L’idée de Zombillénium est née il y a longtemps ?

Arthur de Pins : C’est le magazine Spirou qui, en 2008, m’a proposé d’imaginer une BD avec des monstres. Il en existe aujourd’hui trois tomes et je rêvais d’en faire une adaptation pour le cinéma. Dans le film, qui raconte une nouvelle histoire, on retrouve bien l’esprit des albums. Il se déroule en grande partie à Zombillénium, un parc d’attractions construit sur une ancienne mine. Les visiteurs ne le savent pas, mais ce sont de vrais zombies et de vrais vampires qui y travaillent…

Avez-vous visité des parcs afin d’imaginer le vôtre ?

Arthur de Pins : Non, je préférais qu’il ne ressemble à aucun autre. En revanche, je l’ai situé dans le nord de la France, près de Valenciennes. La brume, l’horizon plat, les usines abandonnées… Les paysages donnent une atmosphère étrange. C’est aussi un endroit où il y a beaucoup de chômage, un sujet dont je voulais parler. Aujourd’hui, certains grands patrons ne pensent qu’à l’argent, au lieu de s’intéresser à leurs employés. Ça me dépasse.

Hector (à gauche) est le héros de Zombillénium, mais il n’a pas toujours était un monstre… © Zombillénium – le Film

Comment avez-vous créé vos personnages ?

Arthur de Pins : Francis le vampire ressemble à Robert Pattinson dans Twilight. Il est beau, mais c’est vraiment un sale type, ce contraste m’amusait. Quant à Hector, le héros, il est détestable en tant qu’être humain mais il devient touchant une fois transformé en monstre. Il a des airs du super-héros Hellboy avec ses cornes, et il est très triste d’être séparé de sa fille.

Étrangement, celle qui fait le plus peur, c’est la maîtresse…

Arthur de Pins : Les monstres ne sont en effet pas forcément ceux que l’on croit. Peu importe le physique ou l’apparence d’une personne, c’est la bonté de son âme qui compte. Le film le dit avec le sourire et, j’espère, pas mal d’émotion.

Propos recueillis par Laurent Djian

(Re)découvre la bande-annonce de Zombillénium, d’Arthur de Pins et Alexis Ducord, en salle aujourd’hui.