Aller ou non en Irak ?
Trois jours après la libération de Florence Aubenas, les directeurs de journaux s'interrogent : faut-il ou non continuer à envoyer des journalistes en Irak ?
Florence Aubenas, journaliste à Libération, est restée otage 157 jours en Irak. Il y a quelques mois, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, 2 autres reporters français, ont été libérés après 4 mois de détention. Les fins heureuses de ces prises d'otage ne font pas oublier que les journalistes envoyés en Irak exercent leur métier au péril de leur vie. D'ailleurs, selon l'association Reporter sans frontière, l'Irak est actuellement le pays le plus dangereux pour les journalistes. Une douzaine de membres de cette profession, tous étrangers, ont déjà été tués dans cette région. En Irak, un véritable trafic d'otages semble en train de se développer : pour plusieurs organisations de malfaiteurs, c'est une activité très rentable puisque les rançons demandées sont toujours plus élevées.
Connaissant les risques encourus, les directeurs de journaux, radios et télévisions s'interrogent sur la nécessité de continuer à envoyer des journalistes en Irak. Chaque citoyen doit en effet défendre le droit à l'information. Mais le prix à payer doit-il être la mort du journaliste ? Dans les faits, les rédactions ont choisi : les reporters français en Irak se comptent sur les doigts de la main. France Télévision ou encore de grands journaux comme Le Monde ou l'Express n'envoient plus aucun journaliste.