Bien s’alimenter est un luxe
Une étude récente (*) montre que les personnes les plus pauvres se nourrissent mal, mettant ainsi leur santé en danger. Un problème majeur dans notre pays où 1 habitant sur 10 est considéré comme pauvre.

Aujourd'hui, acheter une barre chocolatée, des chips ou une boîte de raviolis coûtent moins d'argent qu'un kilo d'oranges, qu'un morceau de fromage ou, pire encore, qu'un poisson ou une viande. Pour mener leur étude, les enquêteurs ont interviewé 1164 habitants de Paris, Marseille, Dijon et Seine-Saint-Denis. Toutes bénéficient de l'aide alimentaire : de la nourriture leur ait donné gratuitement en raison de leur manque d'argent. Parmi ces personnes, 1 sur 100 seulement mangent assez de fruits et de légumes pour s'assurer un bon apport en vitamines et en fibres. Et moins d'1 sur 10 mangent assez de fromage pour faire le plein de calcium.
Pour ces personnes, les risques de santé sont inquiétants : obésité, problèmes de cœur, cancers, troubles du comportement…
Devant la gravité de la situation, l'aide alimentaire devrait peut-être fournir davantage de produits frais, comme des fruits, des légumes, du fromage. C'est ce que suggèrent les auteurs de l'enquête qui ont pu constater que les personnes les plus démunies n'achètent pas d'elles-mêmes de produits frais. Comment le pourraient-elles ? La moitié d'entre elles dépensent moins de 5 euros par jour pour se nourrir.
(*) Étude Abena, 2004/2