Trop pauvres pour être soignés
Une enquête a été effectuée dans 6 villes du département du Val de Marne auprès de médecins spécialisés (1). Elle révèle que près de la moitié des médecins testés refusent de soigner les patients les plus démunis.

En France, les 4,8 millions de personnes les plus pauvres du pays bénéficient d'un système de soins particulier : la CMU, la couverture mutuelle universelle. Grâce à ce système, elles n'ont pas besoin de payer par avance la consultation (2). En théorie, ces personnes peuvent donc se faire soigner aussi bien que les autres. Pourtant, l'accès aux soins n'est pas aussi facile quand on est pauvre. Pour le prouver, des enquêteurs se sont fait passer pour des personnes bénéficiant de la CMU. Ils ont téléphoné à plusieurs médecins du département du Val-de-Marne… 4 sur 10 ont refusé de recevoir ces prétendus patients prétextant, par exemple, qu'ils avaient déjà trop de rendez-vous. Quelques minutes après, un autre enquêteur appelait et se faisant passer pour un patient ordinaire. Sans problème, il décrochait un rendez-vous…
D'après cette enquête, les médecins spécialistes (psychiatres, gynécologues, pédiatres…) sont beaucoup plus nombreux que les généralistes à refuser de soigner les plus pauvres.
Le gouvernement a dénoncé cette forme d'exclusion. En France, les citoyens sont égaux… y compris devant les soins.
(1)Enquête réalisée par le Fonds CMU.
(2) Les patients ordinaires paient la consultation au médecin, puis la Sécurité sociale les rembo