Les habitants de Villiers-le-Bel ont été surpris de voir débarquer un millier de policiers à six heures, hier matin. Des équipes armées ont envahi silencieusement une dizaine d’immeubles, interceptant les suspects au saut du lit.
Les trente-trois personnes arrêtées sont soupçonnées d’avoir blessé plusieurs policiers avec des fusils de chasse lors des émeutes qui avaient agité la ville en novembre dernier. Ces affrontements avaient éclaté après la mort de deux adolescents dans un accident au cours duquel leur moto avait heurté une voiture de police.
À l’époque, le président Nicolas Sarkozy avait déclaré que des actes d’une telle violence « […] ça ne peut pas rester impuni […] », et que la police devait sévir à tout prix. Des imprimés, distribués dans toute la ville, avaient alors invité les habitants à témoigner contre les agresseurs en échange d’importantes rémunérations.
Ce sont ces témoignages anonymes qui ont permis de retrouver la trace des trente-trois suspects qui passeront bientôt en jugement.
Flora Beillouin