Des médicaments moins chers mais boudés
Depuis 1999, les pharmaciens sont autorisés à remplacer les médicaments indiqués sur l'ordonnance par des médicaments génériques. Mais ces médicaments, tout aussi efficaces mais moins chers, ont du mal à convaincre les Français.

En France, la Sécurité sociale rembourse aux patients une partie de leurs dépenses de santé. Or, cet organisme perd de l'argent : pour rembourser les patients, il doit dépenser plus d'argent qu'il n'en a. Les frais de santé sont en effet de plus en plus élevés : en 2000, ils se sont élevés à 15 000 francs par habitant !
Si la Sécurité sociale perd de l'argent, c'est surtout parce que les médicaments qu'elle doit rembourser sont chers. D'où la décision, en 1999, d'autoriser les pharmaciens à remplacer les médicaments prescrits par les médecins par des médicaments génériques. Ces médicaments sont identiques et aussi efficaces que les produits de marque mais, justement, ils sont sans marque et coûtent donc environ 30% de moins.
Aujourd'hui, pourtant, sur 100 boîtes de médicaments vendues, seulement 6 sont des génériques. Certains pharmaciens hésitent en effet à remplacer un médicament par un générique, de peur de perdre des clients. De plus, les campagnes d'information pour défendre ce type de médicament et rassurer les Français sont pour l'instant peu nombreuses. Dommage : le recours aux génériques permettrait une économie de 5 milliards de francs sur 2 ans.
Médicament générique :Lorsqu'un nouveau médicament est crée, le laboratoire qui le fabrique est le seul à pouvoir le vendre pendant environ 20 ans. Après cette période, d'autres laboratoires ont le droit de copier la formule du médicament et de le vendre sous leur marque. Ces copies sont appelées médicaments génériques. Ceux-ci sont vendus moins chers car le laboratoire qui les produit n'a rien dépensé pour découvrir leur formule.