« Dans la manifestation des lycéens du 6 décembre dernier, j’ai vu des jeunes de 12 ou 14 ans se faire matraquer et recevoir des gaz lacrymogènes de la part des policiers. Cette violence m’a choquée. Face à cela, je ne pouvais pas rester sans rien faire », témoigne Inaya. Son métier, c’est serveuse, mais elle a été pompier volontaire pendant 2 ans et possède un brevet de secouriste. Elle a alors décidé d’aller à une manifestation de « gilets jaunes » pour aider les blessés. C’est là qu’elle a rencontré d’autres volontaires…

gilets jaunes manifestation

Philippe, Christophe et Inaya se dirigent vers la manifestation qui n’a pas encore commencé. Une fois dans la foule, ils seront reconnaissables à leur tee-shirt. (© Alain Pitton)

Les medics soignent tout le monde

On les appelle medics, qui est un mot anglais qui signifie « infirmiers ». Les premiers medics sont apparus dans des manifestations pour les droits civiques aux États-Unis, dans les années 1960. Depuis, ils interviennent là où il peut y avoir des violences dans les manifestations. Ils travaillent seuls ou en petits groupes.
En France, c’est à Toulouse que ces secouristes volontaires sont les plus nombreux. « Nous sommes beaucoup à venir du mouvement des “gilets jaunes”, explique Guillaume, qui a lancé un appel le 4 décembre sur Facebook pour rassembler des volontaires. Mais nous soignons tout le monde, passants, manifestants et policiers, dans toutes les manifestations. »
Dès le début du mouvement, ils ont laissé leur gilet jaune au vestiaire et l’ont remplacé par un tee-shirt blanc avec une croix rouge, pour être bien visibles.

Comment interviennent-ils ?

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Ce secouriste rassure une femme effrayée et gênée par les gaz lacrymogènes. Il porte un masque et des lunettes pour se protéger de ces gaz très irritants. (© Alain Pitton)


« Faire le medic seul, c’est dur car il faut tout gérer, explique Clément. Avec nos petits groupes super organisés, c’est plus simple, même si c’est fatigant. » Ils patrouillent ainsi par équipes de 6 à 9 personnes, dont 2 soigneurs confirmés, qui seuls interviennent sur les blessés.
Un autre filme l’intervention, pour en garder une trace au cas où on leur reprocherait de ne pas avoir bien fait leur travail. Trois autres s’occupent de protéger la zone de soins. Un dernier secouriste est en contact avec un centre de régulation, qui suit la position des équipes et les évacuations par les pompiers, pour les cas les plus graves.
Souvent, les passants et les manifestants applaudissent ces secouristes et les remercient. Cela encourage le travail de ces anges gardiens des manifs !
 

Valérie Lassus