Je te maile, tu me mailes, ils se mailent
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Plus besoin de chercher le crayon, puis l'enveloppe, puis le timbre et, enfin, la boîte aux lettres ! Grâce aux ordinateurs, il est désormais possible de correspondre d'un bout à l'autre de la planète sans décoller le nez de son écran. Les Français ont bien compris tout l'intérêt des e-mails, ces courriers électroniques à mi-chemin entre les lettres traditionnelles et la conversation à bâtons rompus.
Il y a 20 ans, les plus grands spécialistes du langage étaient d'accord sur un point : l'écrit allait disparaître pour laisser place à l'oral. Autrement dit, la lettre allait être avalée toute crue par des moyens de communication plus modernes, comme le téléphone. C'était compter sans l'apparition et l'extraordinaire développement du réseau Internet qui permet d'adresser et de recevoir des messages, les e-mails, d'un bout à l'autre de la planète depuis son ordinateur.
Après quelques années d'hésitation, la France semble avoir succombé à ce nouveau mode de communication. Aujourd'hui, 3 millions d'e-mails sont échangés chaque jour en France. Et sur les 9 millions de personnes qui sont abonnées à Internet, plus de 8 sur 10 utilisent en priorité le courrier électronique.
Une enquête récente (*) montre que les utilisateurs du courrier électronique ont entre 18 et 45 ans et qu'ils sont plus souvent des hommes que des femmes. L'enquête révèle aussi qu'on utilise les e-mails essentiellement dans un cadre professionnel. Mais, aussi, de plus en plus à la maison pour correspondre entre copains ou membres de famille éloignés. Du coup, le clan des utilisateurs s'élargit pour accueillir en son sein de plus en plus de femmes…
Pourquoi un tel succès ? Parce que l'e-mail est un savant mélange d'oral et d'écrit. Il autorise un ton léger, des fautes d'orthographe et des abréviations qui seraient mal perçues dans une lettre traditionnelle. Mais dans le même temps, il reste un langage écrit qui impose que l'on cherche ses mots, que l'on construise des phrases, bref que l'on s'applique… et que l'on s'implique un minimum. Une étude récente vient d'ailleurs de prouver qu'il est plus facile de parler de soi par courrier électronique que de vive voix !
(*) L'Express, numéro 1466.
Salut