Depuis dix ans, les chiffres de la délinquance sont en constante augmentation. Et parmi toutes les affaires, de nombreux agresseurs sont des mineurs. Même si leur proportion a légèrement baissé, l’étude publiée aujourd’hui dans un journal du ministère de l’Intérieur souligne que le nombre de mineurs accusés de violences a augmenté plus rapidement que celui des adultes. Toujours selon cette étude, près d’une personne sur deux mise en cause dans des affaires de menaces ou de racket est un mineur.
Mais, dans un livre* qui paraît aujourd’hui, deux chercheurs affirment que ces chiffres sont manipulés. Ils seraient revus à la hausse ou à la baisse selon les besoins.
Ce n’est pas la première fois que ces statistiques sont remises en cause. Pour l’Observatoire national de la délinquance, les modes de calcul sont imparfaits : d’après une enquête menée en 2005, auprès des victimes, la délinquance était trois fois supérieure aux chiffres officiels.
* Les Mineurs et les comportements violents, étude réalisée par Frédéric Péchenard et Guy Parayre, publiée dans les Cahiers de la sécurité de l’Institut national des hautes études de sécurité.
* Police, des chiffres et des doutes, de Jean-Hugues Matelly et Christian Mouhanna, aux éditions Michalon.
Tiphanie Truffaut