Le mot
Congrès vient du latin « congressus », réunion et « congredi », se rencontrer. Un congrès est une réunion de personnes qui se rassemblent pour parler et échanger leurs idées.

L’actu :
Une première en France : Nicolas Sarkozy, le président de la République, va s’exprimer, cet après-midi, devant les 920 parlementaires français (577 députés et 343 sénateurs) réunis en congrès. Les précédents présidents n’avaient jamais parlé à cette occasion. Ils avaient adressé des messages importants aux parlementaires par le biais de leur Premier ministre ou du président de l’Assemblée nationale.

Pour obtenir le droit de s’exprimer devant ces femmes et ces hommes élus par le peuple, le président a dû changer la Constitution, un document très important qui détermine comment le pays doit être gouverné. Cette révision date du 21 juillet 2008. Dorénavant, le président de la République peut prendre la parole devant le Parlement réuni en congrès. Une fois qu’il a quitté la salle, son discours peut être suivi d’un débat. Chaque groupe parlementaire peut prendre la parole, mais sans vote à la fin.

Ainsi, aucun membre du congrès n’est autorisé à intervenir pendant sa déclaration et à la fin de celle-ci. Une interdiction qui a déplu aux parlementaires de l’opposition (la gauche). Certains, dont le PCF (Parti communiste français) et les Verts, ont même décidé de boycotter le congrès. Ils comparent le président à un roi venant s’exprimer devant sa cour. D’autres, dont les socialistes, ont décidé d’assister au discours sans prendre part aux débats. Ils considèrent que le débat est un simulacre, car il n’y a aucun moyen de sanctionner ou d’approuver ce qui a été dit par le président.

Il faut remonter à la Constitution du 14 septembre 1791 pour trouver un cas de figure à peu près similaire. Le roi venait chaque année au congrès pour « proposer les objets qu’il croit être pris en considération » et personne ne pouvait les discuter.

Reste que pour les parlementaires de l’opposition, c’est le rôle du Premier ministre d’exposer le programme du gouvernement et non celui du président de la République. C’était ainsi jusqu’à ce jour.