D’où ça vient ?
« Expulsion » vient du mot latin « expellere », qui veut dire « pousser hors de ». Une expulsion, c’est le fait de chasser quelqu’un d’un lieu où il était établi, de l’expulser. Quand on chasse une personne hors de son pays d’origine, on parle de bannissement ou d’exil.

Que dit l’@ctu ?
À midi, l’avion transportant les vingt sept Afghans expulsés de France et du Royaume-Uni s’est posé sur l’aéroport de la capitale afghane, à Kaboul. Les trois sans-papiers expulsés de France ont été directement conduits, à bord d’une voiture de l’ambassade de France, dans un hôtel, les autres sont sortis à pied de l’aéroport par petits groupes de trois ou de quatre.

Le ministre de l’Immigration, Éric Besson, a présenté l’expulsion comme un message de fermeté en direction des passeurs* : « Venir d’un pays en guerre ne vaut pas titre de séjour. Un pays qui renonce aux mesures de retours contraints est un pays qui devient la cible des filières d’immigrations clandestines. »

Une position qui ne fait pas l’unanimité. De nombreuses associations et des personnalités de droite et de gauche ont été choquées par ces expulsions. En effet, la plupart d’entre elles pensent qu’il est inadmissible, au regard des droits de l’homme, de renvoyer des réfugiés dans un pays en état de guerre. Par ailleurs, certaines associations proposent des alternatives aux retours forcés : comme celle de demander l’asile* dans le pays européen de son choix. Car la plupart des réfugiés atterrissent par hasard dans un des pays européens.

Du reste, il est difficile de justifier le renvoi des Afghans dans un pays en guerre où les civils ne sont pas épargnés. Depuis 2009, les violences en Afghanistan se sont multipliées : attentats ; affrontements entre des groupes armés, menaces des Talibans*. Comment être assuré, dans de telles conditions, que ces hommes et ces femmes, qui ont fui leur pays en guerre, rentreront chez eux dans de bonnes conditions ? Rien ne permet de le dire aujourd’hui. À contrario, tout laisse à penser qu’ils essayeront à nouveau de fuir, avec l’aide des mêmes passeurs*, vers des pays susceptibles de leur apporter un peu de paix et de travail.

Pour en savoir plus :

L’Afghanistan en carte
Des alternatives aux expulsions
Les expulsions et la France depuis 20 ans



Mini dico :
* Asile : endroit où l’on est à l’abri.
* Passeur : quelqu’un qui fait traverser une frontière, en échange d’une somme d’argent, à des personnes qui ne sont pas en règle.
* Taliban : musulman d’Afghanistan qui veut appliquer d’une manière autoritaire et rigoureuse les règles de l’islam au détriment des libertés individuelles.

Question du jour :
Quel pays a une frontière avec l’Afghanistan ?