Le corail s’invite dans le squelette humain
Et si le corail blanc servait à reconstruire des os humains gravement endommagés à la suite d'un accident ou d'une maladie ? C'est le pari d'une équipe de chercheurs français.
Le corail blanc, habitué aux eaux chaudes des lagons de l'océan Pacifique, sera sans doute dépaysé lorsqu'il se retrouvera coincé entre… 2 bouts d'os humains ! C'est pourtant ce à quoi le destine une équipe de chercheurs spécialisée dans les malformations du squelette.
Il arrive, en effet, qu'à la suite d'un accident ou d'une maladie grave, comme un cancer, certaines personnes perdent un morceau d'os ou même un os entier.
Depuis longtemps, les scientifiques recherchent un matériau qui, implanté à l'endroit de l'os manquant, permettrait en quelque sorte de combler le trou dans le squelette. Des expériences ont été conduites pour tenter d'implanter un os de personne décedée mais en vain… Car les os morts finissent pas s'user. Les chercheurs ont aussi essayé de prélever un peu d'os sur le bassin du blessé. Mais là encore, sans succès. L'intervention est lourde et, si le défaut trop important, le matériel peut manquer.
L'espoir renaît donc aujourd'hui avec le corail blanc. À la suite d'expériences menées sur des moutons, le corail apparaît, en effet, comme un matériel de remplacement très valable. Mais implanté seul, il n'est qu'un support. Il ne répare rien. C'est pourquoi, après avoir introduit le corail dans le squelette des moutons, les chercheurs lui ont ajouté des cellules prélevées dans la moelle osseuse. Capables de se multiplier rapidement, ces cellules se sont transformées en cellules osseuses reconstruisant peu à peu 2,5 centimètres d'os. Et qu'est-il advenu du corail ? Il a tout simplement fondu au fur et à mesure que les cellules effectuaient leur lent chantier de reconstruction. Car c'est une autre qualité de ce support providentiel : il disparaît au cours du temps laissant la place libre à l'os recomposé.
Pour l'instant, chez les moutons soignés, la moitié seulement ont retrouvé un os parfaitement reconstruit. Il faut donc encore améliorer la technique. Mais les scientifiques espèrent bien commencer les premiers essais chez l'homme d'ici 2 à 3 ans.
cellule : le plus petit des élément du corps humain.moelle osseuse : substance molle e grasse qui remplit l'intérieur des os. Chaque jour, elle produit des millions de cellules.