Le mot :
Bonus vient du latin "bonus", bon. Dans une entreprise, un bonus est une somme d’argent perçue par un patron ou par un employé en plus de son salaire. Il est souvent conditionné aux performances réalisées par l’entreprise.
L’actu :
Qui n’a jamais entendu parler de Jérôme Kerviel ? Ce trader est presque aussi connu qu’Harry Potter. Il y a quelques mois, la Société Générale, la banque pour laquelle il travaillait, a perdu 5 milliards d’euros suite à ses activités frauduleuses. Avant ce scandale, comme il est d’usage dans les banques, notre trader avait obtenu des bonus liés à ses performances. Ainsi, plus il gagnait d’argent, plus il pouvait prétendre obtenir un bonus élevé. Une carotte ou un appât du gain qui s’est retourné contre lui et contre ses dirigeants. Depuis, Jérôme Kerviel est sous contrôle judiciaire.
Ce scandale bancaire a été très vite suivi par la crise des « subprimes » aux États-Unis. Des crédits bancaires ont été accordés à des ménages dont les revenus étaient faibles. Une des conditions d’obtention du prêt était d’hypothéquer sa maison. Autrement dit, si pour X raisons, ces ménages ne pouvaient pas rembourser leur prêt, ils devaient vendre leur maison. Le pire des scénarios qui s’est confirmé. Des millions de foyers surendettés – plus de crédits à rembourser que de ressources – ont été dans l’impossibilité de rembourser leurs emprunts ce qui a provoqué, par ricochet, une crise bancaire mondiale.
En France, pour éviter la faillite des banques, l’État a injecté des milliards d’euros. Une mesure qui est mal passée dans les mentalités. Pourquoi les banques, qui sont privées, reçoivent-elles de l’argent public alors que les entreprises en difficulté n’en reçoivent pas ?
Du reste, ce roman financier ne s’arrête pas là. Malgré le refinancement des banques par l’État, certains dirigeants ont continué à vouloir toucher leur bonus. Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale, en faisait partie. Une attitude qui a choqué l’opinion publique française et la majorité, de gauche comme de droite, des dirigeants politiques. Résultat des courses, les patrons de la Société Générale et du Crédit Agricole ont été contraints par l’Élysée, en janvier dernier, de renoncer à leur bonus pour l’année 2008.
À la suite à ces abus, le gouvernement français s’apprête à publier une loi interdisant l’attribution de bonus et de stock-options aux dirigeants d’entreprises aidées par l’État. On peut seulement regretter, que certains dirigeants de banque, n’aient pas eu l’idée d’y penser tout seul…