Le mot :
Maton est un mot d’argot qui vient du verbe mater. On appelle maton, un surveillant ou une surveillante de prison. Maton est un mot péjoratif, car il confine le surveillant dans un rôle répressif alors que sa mission est de surveiller les prisonniers.

L’actu :
Les surveillants et les surveillantes sont en colère ! Non sans raison. Ces agents, qui n’ont pas le droit de grève, ont décidé de bloquer les portes des établissements jusqu’à jeudi. Ils entendent empêcher l’accès des fournisseurs et des avocats, mais également des transferts de détenus d’une prison à une autre. C’est la première fois, en France, qu’a lieu une mobilisation de ce genre. Mot d’ordre de ce mouvement unitaire : des moyens supplémentaires pour faire face à la surpopulation dans les prisons françaises.

En chiffres, cela donne : 63 351 personnes incarcérées au 1er avril pour 51 000 places disponibles. Dans certaines prisons, les détenus s’entassent à quatre ou cinq dans des cellules prévues pour deux ou trois personnes. Depuis le début de l’année, dix surveillants de prison et une cinquantaine de détenus se sont suicidés.

Ce mouvement est plus un cri d’alerte sur la situation dans les prisons françaises qu’une simple revendication de postes ou de salaires. Alerte qui avait été relayée par le Conseil de l’Europe. Dans un rapport, consécutif à une visite en France, le commissaire aux droits de l’homme avait pointé « les conditions inacceptables de vie » dans nos prisons.

Les surveillants aimeraient travailler dans de meilleures conditions : plus nombreux certes, mais surtout mieux considérés et respectés. Une considération qui passe aussi par le respect des détenus. Des conditions de détention normales réduiraient les tensions et permettraient aux surveillants de mieux travailler. Elles éviteraient peut-être aussi de nourrir la récidive, le fait de commettre une autre infraction après avoir été condamné.