Le mot :
Quintessence vient du mot latin "quinte essence", cinquième essence. Un drôle de mot qui, chez les chimistes, revient à parler de la qualité la plus pure d’une substance. La quintessence est devenue ce qu’il y a de meilleur dans quelque chose.
L’actu :
Que peut-on dire de l’exposition Calder ? Poétique et drôle, à souhait. Musical, parfait. Doux, bien sûr. Inventif, évidemment. Simple et élégant, oh oui !
Les sculptures de Calder sont un simple trait métallique. Ce trait est tordu, modelé ou tendu pour devenir un objet, une figure ou un animal. Un bricolage qui paraît évident. Une vache en fil de fer qui nous regarde. Un lanceur de poids dont on devine encore le poids au bout de son bras. Joséphine Baker, une star du music-hall des années vingt, suspendue à un fil dont l’ombre danse sur les murs. Ici, tout est léger.
L’un des dadas de Calder était aussi de recycler les objets qu’il utilisait. Les personnages du "Cirque Calder", une de ses premières œuvres, sont fabriqués à l’aide de matériaux récupérés, bouchons de liège, boîtes de conserve, pinces à linge. Ces figurines sont en mouvement grâce à des systèmes manuels très simples. Pas de piles, tout est histoire de souffle et de mains. Pour gonfler le nez du clown, qui est un ballon rouge, il suffit de souffler dans le petit tuyau en plastique auquel il est relié.
Enfin, il y a les mobiles. De drôles d’objets composés de disques rouges de tailles irrégulières et de tiges métalliques noires très fines. Leur secret est de tenir grâce à des mises en tension. Pour les faire bouger, il suffit d’un joli courant d’air.
Petits chanceux qui habitaient Paris, pas une minute à perdre ! L’œuvre de Calder est une quintessence. Elle donne à voir l’essentiel, ce qu’il y a de meilleur et de plus beau.
Exposition Alexander Calder : les années parisiennes, 1926-1933, du 18 mars au 20 juillet 2009, au Centre Pompidou, à Paris. Entrée : 8 à 12 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans.
Une exposition-atelier autour de Calder, intitulée "Quel cirque !", est également proposée au jeune public à la Galerie des enfants.