D’où ça vient ?

Un « sans-papiers » est une personne qui réside dans un pays sans avoir les documents qui lui donnent le droit d’y rester : titre de séjour, permis de travail ou pièce d’identité. Dans le cas des travailleurs sans papiers, c’est du titre de séjour qu’il est question. Car il donne le droit aux étrangers de pouvoir rester en France et d’y travailler dans des conditions légales et normales.

Ce que dit l’@ctu :

5 200, c’est le nombre de travailleur sans papiers en grève depuis trois mois. 1 800, c’est le nombre d’entreprises qui emploient des sans-papiers. Leur revendication : être régularisés ! Autrement dit, obtenir des papiers en règle qui leur permettront de travailler légalement ou sans avoir à tricher.

Ils travaillent dans la restauration, sur des chantiers, dans la sécurité ou dans la fabrication de vêtements. Ils sont majoritairement africains, mais de nombreux Chinois ont rejoint leur mouvement. Certains sont père de famille et travaillent depuis plusieurs années dans la même entreprise. Ils n’ont pas de contrat de travail mais ils ont des fiches de paie et payent des impôts. La plupart du temps, pour être embauchés, ils ont donné de faux papiers ou une fausse identité. Parfois, on ne leur a rien demandé, ils signent simplement une feuille sur laquelle ils notent leurs heures de travail. Ils sont tous sans papiers mais pas sans travail.

En réponse aux grévistes, le gouvernement a annoncé qu’il allait sanctionner les patrons de travailleurs sans papiers. « Si des étrangers en situation irrégulière sont exploités par des réseaux mafieux, c’est aussi parce qu’ils trouvent sur notre sol des employeurs et des exploiteurs qui abusent de leur situation », a déclaré récemment le ministre de l’Immigration. Il a également proposé d’assouplir les règles de régularisation de ces personnes. Pour obtenir un titre de séjour, il faut remplir des conditions : travailler depuis cinq ans en France ou exercer certains métiers. Le gouvernement a décidé d’élargir cette liste des métiers à celle de l’Union européenne, qui est beaucoup moins limitée, on passe ainsi de 30 à 150 métiers.

Pour les travailleurs sans papiers, c’est une avancée mais elle n’est pas encore suffisante. Ils demandent la régularisation de leur situation qui leur permettra d’avoir « enfin un vrai emploi avec son vrai nom » (paroles de gréviste).

Par ailleurs, cette régularisation pourrait tout aussi bien contenter de nombreux employeurs qui ne sont pas tous de vilains patrons… Sanctionner les entreprises, pourquoi pas ? Mais, en régularisant les travailleurs sans papiers, l’État ne limiterait-il pas, en même temps, les trafics de faux papiers ou les emplois mal payés, qui exploitent bien souvent ces personnes vulnérables, en situation de détresse et de pauvreté ?

Et toi qu’en penses-tu ?

Pour en savoir plus :

Sur les droits des migrants et réfugiés

Une vidéo sur les sans papiers grévistes.

 

Le quiz du jour :

Quel est le document qui permettrait aux sans-papiers de travailler ?