Nicolas, Lionel… des enfants handicapés qui n’auraient pas dû naître
La justice a reconnu une nouvelle fois que si la naissance d'un enfant handicapé avait pu être évitée, le fait qu'il soit en vie est un préjudice grave. Et qu'il doit être payé.
En novembre 2000, Nicolas Perruche, un adolescent handicapé a reçu une importante somme d'argent. La justice avait alors reconnu qu'il n'aurait pas dû naître. Alors qu'elle le portait en elle, sa mère a attrapé la rubéole, une maladie qui a causé le handicap de son enfant. Or, cette maladie n'a pas été décelée par les médecins. Si elle avait été prévenue, la mère de Nicolas aurait pu décider ne pas garder son enfant. Et Nicolas ne serait pas né. Aujourd'hui, la justice a confirmé ce “droit à ne pas naître”. Les juges ont ordonné à un médecin de donner à Lionel, un autre enfant handicapé, une importante somme d'argent pour couvrir les frais dus à son handicap. Car si sa mère avait été informée de cet handicap, qui pouvait être décelé par des analyses, elle ne lui aurait pas donné la vie.
Ces décisions sont très contestées. Par les médecins qui rappellent qu'il n'est pas toujours possible de détecter un handicap avant la naissance. Et avec eux, par tous ceux qui pensent que le droit à la vie est ainsi menacé. Les associations de handicapés notamment, estiment que ces décisions de justice reviennent à dire que les handicapés n'ont pas le droit de vivre. Ce qui renforce l'indifférence des gens valides à leur égard et risque d'entraîner de plus en plus d'interruptions de grossesses, au moindre doute sur la santé du bébé.