Un étrange véhicule à 4 roues nous ouvre ses portes. À l’intérieur, 6 places assises, 4 places debout, pas de volant, ni de chauffeur ! Une opératrice lance le départ automatique jusqu’aux stations de métro et de tramway, à l’autre bout des allées Jules-Guesde, à Toulouse.
C’est parti pour un trajet de 670 mètres à bord de ce drôle de “robot mobile” : « C’est innovant et très agréable. Quand il pleut, on ne se mouille pas pour rejoindre le métro”, note une passagère. Se laisser porter à 10 km/h dans cette bulle silencieuse au milieu du trafic bruyant des allées, c’est plutôt agréable ! Tout le monde se retourne sur son passage ».
 

Ce bus pas comme les autres peut transporter jusqu’à 6 personnes assises et 4 debout. (© Vincent Gire/Milan presse).

Des technologies de pointe

En route pour un trajet de… 670 mètres à bord de ce “robot mobile” ! (© Vincent Gire/Milan presse).


L’EZ10 est équipé d’un système informatique perfectionné, développé par la société toulousaine Easy Mile. Avec ses 12 capteurs lasers invisibles, la navette détecte tous les obstacles. Et sa forme symétrique lui permet de rouler dans les 2 sens ! Dans les bureaux d’Easy Mile, Guillaume Drieux, responsable du déploiement, nous présente ses équipes : “40 ingénieurs et développeurs conçoivent chaque jour des logiciels de pilotage. L’EZ10 a juste besoin d’une connexion Internet pour fonctionner avec nos ordinateurs.

Au banc d’essai !

Frédéric et Julien travaillent pour l’entreprise qui a inventé L’EZ10. Ils mettent au point le logiciel qui permet au bus de rouler sans chauffeur. (© Vincent Gire/Milan presse.)


Devant leurs grands écrans, Frédéric et Julien, ingénieurs de test, sont concentrés : “On teste le vrai logiciel qui va partir sur le véhicule. Le bus découvre ce qui l’entoure dans un monde virtuel en 3D. Quand il détecte un obstacle, il ralentit, s’arrête à 2 mètres, puis calcule automatiquement une trajectoire pour l’éviter”, explique Julien.
Pour Frédéric, “notre travail est proche du jeu vidéo, mais c’est surtout passionnant de participer au développement de robots qui vont circuler dans le futur”.
 

 Le bus du futur ?

Guillaume Drieux pense à l’avenir : “Le trafic dans les villes va se développer. Ce système favorise l’usage des transports en commun.” Mais, en France, la circulation des navettes sans chauffeur est toujours interdite sur les routes. En attendant de nouvelles lois internationales, Easy Mile s’installe à l’étranger, en Europe du Nord, aux États-Unis, à Dubaï, au Japon ou à Singapour (dans le jardin botanique de la ville). En France, la société travaille déjà sur une application mobile pour informer des trajets en temps réel.

Ariane Mélazzini-Déjean