L'@ctu du jour :

Depuis lundi, les blocages se sont multipliés en France, dans les raffineries, les aéroports ou les dépôts de bus. Le nombre de manifestants et de grévistes s'est également maintenu.

Pour éviter que la manque de carburant ne paralyse le pays ou que les blocages ne fragilisent l'économie, le gouvernement a effectué des réquisitions dans certaines raffineries et grandes villes. Il a également décidé de maintenir sa réforme des retraites et de la faire voter au plus vite au Sénat.

Petit tour de France des blocages et des réquisitions

À Marseille, le préfet a réquisitionné des personnes pour ramasser les ordures amoncelées dans les rues depuis le 12 octobre, jour du début de la grève des éboueurs.

À Nantes, des manifestants ont bloqué les voies de la SNCF et celles du tramway, de même que les accès à l'aéroport.

À Lyon, des incidents ont éclaté dans le centre : voitures incendiées et magasins pillés. Des casseurs ont été arrêtés par la police.

À Toulouse, 600 manifestants ont bloqué pendant près de quatre heures l'accès à l'aéroport.

À Paris, des milliers de lycéens et étudiants ont manifesté jeudi devant le Sénat.

À Grandpuits (Seine-et-Marne) où la raffinerie de pétrole était bloquée par des grévistes depuis plusieurs jours, le gouvernement a envoyé des policiers pour débloquer son accès. Il a également réquisitionné des gens pour qu'ils travaillent dans l'usine et acheminent l'essence dans les stations-service.

Pourquoi ces blocages et ce durcissement ?

Parce que les gens qui sont en grève et qui ont manifesté pour la sixième fois, depuis la rentrée, ne se sentent pas écoutés par le gouvernement. D'habitude, quand une partie du peuple montre son désaccord sur une réforme ou un projet, le gouvernement et les syndicats se réunissent pour trouver des solutions communes, on appelle cela le dialogue social. Eh bien, dans le cadre de cette réforme, le gouvernement a refusé ce dialogue avec les syndicats.

Malgré cet appel de la rue, le président de la République a encore affirmé hier qu'il ne changerait pas une ligne du texte sur la réforme des retraites qui doit être votée au Sénat.

Le gouvernement compte sur les vacances de la Toussaint pour que le mouvement de contestation s'essouffle avec les départs en vacances. En réponse, les syndicats ont appelé à de nouvelles manifestations le jeudi 28 octobre et le samedi 6 novembre. Quelques jours après la rentrée des classes.

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Le mot du jour : réquisition

Le mot « réquisition » provient du verbe latin « requirere » qui signifie « rechercher ». Une réquisition, c'est le fait d'exiger la mise à disposition d'un bien. Ce mot est apparu lors de la Révolution française où le gouvernement de l'époque réquisitionnait de la nourriture pour le peuple ou des hommes pour aller se battre.

Aujourd'hui, le mot « réquisition » est employé lorsque l'État exige que du matériel, des locaux ou des personnes soient mis à disposition, lors de circonstances exceptionnelles, afin de maintenir l'ordre ou le fonctionnement d'un service public.

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La question du jour :

L'État a-t-il le droit de réquisitionner des biens ou des gens ?

– Oui, tout le temps.

– Non, jamais.

– Seulement des mois de mai à décembre.

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Les liens du jour :

Pour comprendre la réforme des retraites

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