Au XVIIIe siècle, à Moncrabeau (Lot-et-Garonne), la population se réunissait régulièrement pour commenter l’actualité. Un jour, un moine s’est mêlé aux villageois et s’est mis à raconter des histoires drôles et fausses. Moncrabeau est alors devenu le village des bluffeurs et l’Académie des menteurs est née. Depuis, la tradition perdure. Chaque premier dimanche d’août, une cérémonie un peu étrange a lieu au bourg : l’élection du meilleur menteur de l’année. Chaque participant s’assied sur le fauteuil du menteur et raconte sa salade. Après chaque histoire, deux enfants passent devant les membres de l’académie afin de récolter du sel dans un sac. Si l’histoire ne leur a pas plu, ils mettent chacun deux cuillerées de sel. En revanche, s’ils l’ont adorée, le participant peut récolter jusqu’à dix cuillerées de sel par juge ! Celui qui a gagné le plus gros poids de sel est alors élu roi ou reine de la menterie.
Mais attention, il ne s’agit pas de dire n’importe quoi, n’importe comment. On doit y croire. Tout l’art de la menterie réside dans ce savoir-faire. Il faut aussi se montrer convaincant et ne pas hésiter à donner des détails: lieux, dates, noms de rues et de gens, etc. Ajoute à cela une pincée d’humour, et le tour est joué !
Menterie : mensonge drôle. Le mot a été inventé par l’Académie des menteurs.
Seuls les adultes peuvent accéder au trône, mais toi, en attendant tes 18 ans, tu peux obtenir le brevet des menteurs.
Élise Tillet