D’où vient le mot « réduction » ?
Le mot « réduction » vient du latin « reductio ». Il désigne l’action de diminuer la valeur, la quantité ou l’importance de quelque chose.
Que dit l’@ctu ?
Comment organiser le rythme scolaire des élèves ? C’est à cette question que souhaite répondre le gouvernement avec la conférence nationale sur les rythmes scolaires, programmée pour le mois de juin prochain. Selon Luc Chatel, le ministre de l’Éducation nationale, l’objectif des débats est de « réfléchir sur l’organisation de la journée, de la semaine et de l’année » des élèves, afin d’accroître la réussite scolaire.
Les élèves français sont parmi ceux qui ont le plus grand nombre d’heures de cours, mais le plus faible nombre de journées passées à l’école. Les élèves de primaire passent en effet 144 jours à l’école contre 185 en moyenne dans les autres pays européens.
Pour certains, ce rythme ne convient pas aux élèves. Un rapport sur l’échec scolaire, publié la semaine dernière par l’institut Montaigne*, propose de réduire les congés d’été de deux semaines et d’étaler le nombre d’heures de classe quotidiennes sur cinq jours, mercredi compris. Cette solution conviendrait aux associations de parents d’élèves qui jugent que les journées des élèves sont trop chargées.
Pour d’autres, réduire les vacances d’été est une mauvaise piste. Avant même le début des discussions sur le sujet, des élèves d’Évreux et de Cahors ont organisé ce lundi des manifestations. Après avoir lancé un appel sur le réseau social Facebook, ils étaient plusieurs centaines dans la rue pour protester contre un tel projet.
Et toi, qu’en penses-tu ?
Pour t’aider à réfléchir, 1jour1actu consacrera plusieurs articles à la question des rythmes scolaires. Prochain RDV avec Alyssa, notre correspondante américaine, qui nous parlera des horaires et des vacances dans les écoles américaines.
La question du jour :
Quand aura lieu la conférence nationale sur les rythmes scolaires ?
1- En mai
2- En juin
3- En juillet
Sur le même sujet ?
Une page de Facebook « contre la réduction des vacances d’été » a été créée.
Bonjour à tous.
Réduire les vacances d’été, « l’idée est excellente »… Mesdames et Messieurs les experts, je vous rappelle que la France n’est ni la Suède, ni la Norvège.
Peut-on savoir comment vous espérez faire travailler en classe et se concentrer des enfants à demi étouffés par la chaleur ? Au moins pour la moitié Sud de notre pays, c’est déjà ce qui se passe dès la mi-juin, et c’est souvent vrai pour les deux premières semaines d’école en septembre.
Mais, que voulez-vous, les temps sont durs pour les politiques. Après mai 68, on a soudain compris l’intérêt du « tout-maths » après avoir prôné le « tout-littéraire ».
En somme, le fait que les révolutionnaires soient plus souvent des gens ayant « fait leurs humanités », en somme plus lecteurs de Rousseau, de Voltaire et de Diderot, voire de Nietzsche, que des amateurs de manuels de calcul tensoriel de Lichnerowicz, ou des contrôleurs de gestion, n’est pas une coïncidence. Certaines idées sont redoutables pour le pouvoir; et si ceux qui l’exercent commirent autrefois l’erreur de laisser se répandre l’imprimerie, et, partant, la chose écrite, donc la culture, ils sont en train de faire en sorte de la réparer.
Alors, si l’on peut dégrader un peu plus l’enseignement, déjà bien mal en point, c’est toujours ça de pris. Mesdames, Messieurs, permettez que l’on vous félicite : quelle inventivité dans l’art de la destruction.
Car enfin, la réforme des Maths modernes a « cassé » des élèves en mathématiques pendant des dizaines d’années; celle de la lecture globale a fourni des générations de victimes de la dysorthographie, quand ce n’est pas de la dyslexie; la réduction des horaires de français, grammaire, orthographe, a aussi fait des ravages. J’en oublie…
Et comme ce n’était pas suffisant, on s’est appliqué à dévaloriser le métier d’enseignant; tâche abjecte, et pour l’accomplir tout a été bon. Saper l’autorité des maîtres et professeurs, les sous-payer, les accuser d’être des privilégiés à cause des vacances.
Permettez : un petit a parte au sujet de ces fameuses « vacances », qui n’en sont pas. Car beaucoup de Français n’en voudraient pas surtout si on les appelait enfin par leur nom, du moins pour ces trois mois de plus qui font problème, mais dont le vrai nom est : chômage technique.
Comment cela ? C’est très simple : à niveau égal – même grade, même ancienneté – dans la fonction publique, le non-enseignant est payé sur 13 mois, l’enseignant sur 10. Autrement dit : il a 5 semaines de congés payés, comme un fonctionnaire ou employé ordinaire, et le reste ne lui est pas payé.
Vérifiez dans les textes officiels si vous avez un doute. Donc, là où le fonctionnaire non enseignant touchera 26.000 Euros, par exemple, l’enseignant en recevra 20.000. Plus drôle : un instituteur, par exemple – généralement beaucoup moins payé que cela – durant, donc, les 9 mois de classe, va travailler sensiblement 50 heures par semaine : pratiquement chaque heure de classe étant doublée d’une heure de travail à domicile, de préparation, correction, comptes-rendus, etc.. faute de quoi son travail est quasi-impossible.
Mais tout cela, les gouvernements affectent de l’ignorer.
La dernière trouvaille, pour démolir les instituteurs et professeurs, c’est de recruter des personnes sans véritable qualification pour faire – ou plutôt, tenter de faire – le travail d’un enseignant. Ce qui permet de décrédibiliser encore un peu plus ces derniers, en affectant de croire que des gens sans formation spécialisée « s’en sortent aussi bien », et cela, même sans expérience.
Donc, la réforme des vacances d’été, non seulement n’est pas une « bonne réforme », mais doit nous rappeler qu’il n’est pas question de « bonnes intentions » chez nos gouvernants; et si l’enfer, dit-on, en est pavé, que diable ne fera-t-on pas avec les mauvaises !